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Synthèses

Recueil Alexandries

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avril 2024

Bruno Costa

BRICS+ : Reconfigurations géopolitiques à l’aune du numérique

Analyse transversale d’une tentative de contre-hégémonie numérique

résumé

Les relations internationales classiques adoptent un nouvel axe dans lequel s’inscrivent les démarches du BRICS cable. La situation actuelle mise en lumière par Edward Snowden démontre une certaine hégémonie des États-Unis et des firmes américaines sur ce capitalisme de surveillance. Cette hégémonie et les conséquences qu’elle implique pose donc la question des politiques publiques à mener pour les États afin de garantir leur contrôle du territoire de la datasphère, tout autant stratégique que peuvent l’être les territoires physiques, les domaines critiques de l’économie ou leur souveraineté. Pour comprendre ces nouvelles relations qui structurent les relations internationales il faut donc traiter du numérique dans sa globalité.

à propos

Note de synthèse réalisée pour le séminaire-recherche "Expérimentations numériques en Afrique et au Moyen-Orient" (J.Valluy) du Master-2 Science politique / Politique comparée - Afrique Moyen-Orient, Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1).

citation

Bruno Costa, "BRICS+ : Reconfigurations géopolitiques à l’aune du numérique", Recueil Alexandries, Collections Synthèses, avril 2024, url de référence: http://www.reseau-terra.eu/article1478.html

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Note méthodologique : "Prompts de ChatGPT 3.5"

En novembre 2023, Dmitry Gusev, un député de la Douma russe, a proposé la construction d’un Internet alternatif en collaboration avec les autres pays des BRICS. Relayé par de nombreux sites de presse sensibles aux informations provenant de la Russie [1], il reste à l’heure actuelle un effet d’annonce. Cependant, il témoigne d’un intérêt de plus en plus grandissant, issu d’une longue démarche des BRICS par rapport au numérique. Le BRICS Cable est un exemple de cette volonté de construire une politique numérique indépendante des États-Unis d’Amérique. Les révélations d’Edward Snowden du 6 juin 2013 démontrant que les États-Unis d’Amérique surveillaient les communications téléphoniques et internet par le biais de la NSA et du soutien des GAFAM a légitimé la conception du cyberespace comme un lieu déterminant pour la sécurité et la souveraineté des nations. Elle a mis sur le devant de la scène la conception du capitalisme de surveillance défini par Shoshana Zuboff à l’heure où chaque activité humaine dépend des réseaux numériques [2].

Le capitalisme numérique se construit toujours sur l’exploitation de groupes sociaux mais il ajoute à cette variable l’utilisation des données fournies par l’utilisateur comme une ressource économique [3]. Les firmes sont amenées à exploiter les données personnelles fournies en échange de services pour produire de la plus-value. Cette plus-value est alors exploitée via des stratégies de nudging visant à modifier les comportements sociaux. Les objectifs peuvent être multiples : renforcement des bénéfices d’une entreprise, manipulation d’opinion, meilleur ciblage des prospects ou modification de comportements sociaux. La construction de cette nouvelle facette du capitalisme révolutionne la manière de contrôle des groupes sociaux déjà pratiqués par les États. Les idéologies des superstructures, qu’elles soient étatiques ou religieuses, permettaient déjà de concevoir une volonté d’un contrôle social pour aboutir à des normes et des valeurs définies comme souhaitables ou non [4]. L’organisation en société implique en effet la constitution d’un ordre social où les individus s’aliènent de leurs droits au profit de l’État selon la conception contractualiste de Rousseau [5]. L’État opère alors la bonne tenue de ce contrat social via un contrôle social que ce soit par l’architecture [6] mais aussi par l’ensemble de la construction d’une société. James C. Scott démontre par exemple que les États ont, depuis plusieurs siècles, tenté d’uniformiser et de contrôler les sociétés que ce soit par l’agriculture, l’urbanisme ou les langues pour assurer la domination de l’État sur des groupes sociaux [7]. Au sein du capitalisme de surveillance c’est donc un nouvel angle de ce contrôle social qui est défini par Zuboff : le numérique. Bien que les entreprises aient tenté de modifier les comportements sociaux avant l’apparition du numérique à l’instar de l’action de Tobacco Co. lors de la parade de Pâques new-yorkaise de 1929 [8], elles investissent ici un nouveau champ d’action. Les entreprises numériques, géants comme outsiders, offrent la possibilité utopique – ou dystopique – d’aboutir à une société de la certitude [9]. Plus que la surveillance, il s’agit alors d’anticiper les comportements des individus pour les modifier en avance et minimiser l’incertitude inhérente aux comportements sociaux pour en tirer des bénéfices sociaux, politiques ou économiques. Comme démontré par Edward Snowden ou par le crédit social chinois, ce capitalisme de surveillance est aussi adopté par les États. Cet intérêt régalien implique donc des stratégies de la part de chaque État pour assurer son contrôle sur la dimension du cyberespace et du numérique.

Ces dimensions peut ainsi être utilisée pour assurer le contrôle social mais est devenu un axe inhérent aux diverses politiques sociales, industrielles, économiques, diplomatiques et même stratégiques. Le numérique est ainsi devenu un moyen transversal pour l’État d’appliquer ses politiques mais aussi un champ d’application qu’il est nécessaire d’investir. Frédérick Douzet définit ainsi la datasphère comme « un notion qui englobe dans un même concept les enjeux stratégiques liés au cyberespace et à la révolution numérique » [10]. Dans le cadre d’une dépendance des États et des populations au numérique, celle-ci redéfinit les enjeux usuels des politiques étatiques. Loin d’être intangible, la datasphère repose sur plusieurs éléments concrets. C’est ici un nouvel ensemble spatial structuré autour d’infrastructures physiques (câbles, serveurs, routeurs), de ressources numériques (centre de pouvoir, d’information, de calcul, d’hébergements de données) régi par une lutte entre acteurs (firmes, États, organisation) avec des enjeux divers (économiques, politiques, stratégique) avec un aspect territorial puisque les flux de données entre États sont géolocalisables. La territorialisation du cyberespace qui produit cette datasphère est intimement liée aux relations entre les infrastructures qui sous-tendent le système numérique mais aussi aux ressources nécessaires. Les moyens humains, technologiques, économiques et politiques mais aussi les ressources primaires tels que les minerais ou l’énergie structurent d’autant plus cet espace. La datasphère doit donc être comprise comme une prolongation du monde physique dans lequel les États vont investir des moyens conséquents pour des enjeux qui le sont tout autant. Dans ce contexte politique évoluent donc des acteurs dans des positions asymétriques structurées par des luttes entre superstructures. Les relations internationales classiques adoptent donc un nouvel axe dans lequel s’inscrivent les démarches du BRICS cable. La situation actuelle mise en lumière par Edward Snowden démontre une certaine hégémonie des États-Unis et des firmes américaines sur ce capitalisme de surveillance. Cette hégémonie et les conséquences qu’elle implique pose donc la question des politiques publiques à mener pour les États afin de garantir leur contrôle du territoire de la datasphère, tout autant stratégique que peuvent l’être les territoires physiques, les domaines critiques de l’économie ou leur souveraineté. Pour comprendre ces nouvelles relations qui structurent les relations internationales il faut donc traiter du numérique dans sa globalité. Pour aboutir à l’émergence ainsi qu’à un contrôle de la datasphère il est impérieux de traiter des axes nécessaires à sa construction. A titre d’exemple, la Chine n’aurait pu être le géant technologique qu’elle est sans les matières premières nécessaires à l’informatique. Les États-Unis n’auraient pu exercer leur contrôle et leur surveillance sur le numérique occidental sans les infrastructures physiques qui territorialisent et redirigent les flux de données mondiaux vers le pays. Enfin, le capitalisme de surveillance ne saurait être sans l’action performative des firmes qui utilisent la datasphère à des fins économiques. Plus que tout, cette datasphère ne peut être comprise sans les liens entre États qui structurent déjà le jeu politique et le capitalisme depuis des centaines d’années.

C’est donc dans ce cadre que nous analyserons l’action des BRICS et des pays agglomérés via les BRICS+. Pour comprendre la reconfiguration géopolitique des relations internationales du début du XXIe siècle, le facteur du numérique ne peut être ignoré. En 2001, Jim O’Neill, économiste de Goldman Sachs, conceptualise le concept de BRIC comme des puissances émergentes dont le PIB total aurait dû égaler celui du G6 (États-Unis, Allemagne, Japon, France, Royaume-Uni, Italie) d’ici à 2040. Lors de leur premier sommet en 2009 à Ekaterinbourg [11], le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine s’affirment par la création de ce groupe. A l’époque, ce regroupement pesait déjà 15% du commerce mondial. Les différentes déclarations de ses dirigeants démontrait une volonté de peser sur la direction du monde, tout autant que les « pays riches » [12] pour créer un nouvel ordre mondial. En pleine crise du néolibéralisme et alors même que Francis Fukuyama prévoyait une victoire définitive de l’hégémonie libérale et états-unienne sur le monde [13], ces pays semblaient vouloir s’imposer comme une alternative. En 2011, ce groupe s’élargit avec tout d’abord l’Afrique du Sud puis six autres pays sous l’égide des « BRICS+ » [14] en 2024 : l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, l’Iran, l’Égypte, l’Ethiopie et l’Argentine [15]. En totalisant 46% de la population mondiale et 36% du PIB global, le groupe se renforce pour peser d’autant plus. Concrètement, les BRICS établissent des projets communs à l’instar de la Nouvelle Banque de Développement et prônent une réforme des institutions internationales. Du côté du numérique, le BRICS cable est l’exemple le plus frappant de la tentative de ce groupe d’investir ce domaine face à l’hégémonie états-unienne. Pour autant, comment arriver à penser un groupe homogène alors même qu’au sein de ce groupement des relations conflictuelles comme celle de la Chine et de l’Inde existent ? De même, les relations au sein du groupe demeurent asymétriques. Alors que la Chine et la Russie bénéficient d’un poids économique et diplomatique conséquent de part leur histoire, ni le Brésil, l’Inde ou l’Afrique du Sud n’ont accès à un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU. Tant sur les plans démographique, économique, culturel ou politique, ces pays disposent de caractéristiques qui rendent ce groupe plus qu’hétéroclite [16]. Joan Deas, démontre dans son article [17] qu’une tension inhérente à l’idéologie du groupe demeure entre la contestation formelle de l’hégémonie internationale et son réformisme par son intégration. Pourtant, les propositions russes d’internet autonome ou d’infrastructures indépendantes des États-Unis semblent bien montrer qu’il existe une tentative d’établir des modèles alternatifs communs au système numérique actuel.

Afin de comprendre la reconfiguration géopolitique numérique internationale qui a lieu avec l’élargissement des BRICS+ adopté en 2023, il est nécessaire de comprendre les intérêts et le fonctionnement du groupe initial au sein des relations internationales. En premier lieu, l’action des BRICS auprès d’autres États doit être analysée tant sur le plan diplomatique, commercial qu’au niveau de leur hard power. Dans un second temps, il demeure impérieux de traiter du numérique dans sa globalité et donc de comprendre comment la sécurisation des ressources nécessaires au numérique est une priorité pour assurer une politique industrielle numérique des États en partant de leur politique énergétique jusqu’à la sécurisation de l’accès aux minerais essentiels tout en passant par la structuration des chemins d’accès à ces ressources. Enfin, au sein de cette reconfiguration géopolitique, l’action même des États importe mais leurs actions auprès de leurs firmes et les actions réciproques des firmes auprès des États sont à évaluer.

Politique internationale des BRICS auprès d’autres États : entre confrontation et coopération

L’action diplomatique des BRICS au sein des organisations internationales

Les BRICS vont créer des clubs parallèles à ceux dirigés par « l’occident ». Pour offrir une alternative au Fond Monétaire International (FMI) et à la Banque Mondiale, la Chine a par exemple adopté un nouveau modèle de politique d’aide au développement. Son modèle s’inclut dans des initiatives régionales telles que l’initiative de Chiang Mai qui assure aux pays de l’ASEAN, la Chine, le Japon et la Corée du Sud une réserve de change de 120 milliards de dollars en cas de crise financière majeure. Avec la crise financière de 2008, les BRICS peuvent se targuer de construire une alternative financière aux structures classiques. Ainsi, la Chine a depuis développé via la Banque Populaire de Chine (BPOC) des prêts bilatéraux pour soutenir les marchés financiers via des lignes de swap avec 39 pays. Parmi ces 39 pays, 28 sont des marchés émergents. La Chine agit donc comme un créancier alternatif [18]. Via les 580 milliards mis à dispositions par la Chine auprès de ces pays, le pays renforce ses liens avec les puissances émergentes. Les lignes de swap en renminbi [19] sans libéralisation totale du compte de capital de la Chine permettent de renforcer la place du yuan comme future alternative au dollar. Via la numérisation de l’économie, ces lignes de swap et ces initiatives sont d’autant plus importantes [20]. Politiquement, cette possibilité de financement alternatif est importante car le FMI est structuré par la possibilité des États-Unis d’appliquer son véto. Les conditions pour obtenir des prêts ou des aides au développement sont parfois complexes comme le montre l’exemple argentin, contraint de réaliser des politiques d’austérité drastiques.

Au delà de la confrontation, les BRICS vont aussi utiliser les structures déjà existantes pour renforcer leurs poids [21]. Ainsi, la Chine ou d’autres pays vont investir l’OCDE ou l’OMC [22] pour garantir des normes juridiques qui leur seront favorables. C’est aussi le cas dans le cadre du climat où la Chine est proactive pour éviter toute réglementation qui lui serait défavorable. Les pays émergents investissent alors ces instances internationales déjà existantes afin d’utiliser les outils qu’elles proposent à leur faveur. En proposant des normes et des réglementations qui ne sont pas contraignantes pour leurs politiques mais qui permettent de contraindre les pays rivaux tels que les États-Unis, les BRICS agissent sur la scène internationale. Au sein du conseil national de sécurité de l’ONU, la Chine et la Russie utilisent donc leurs droits de véto pour assurer des résolutions qui ne les contraignent pas. De même, les pays émergents vont investir les COP comme l’ont fait la Chine durant la COP21 ou plus récemment les Émirats Arabes Unis durant la COP28.

Les BRICS plaident pour une gestion d’internet débarrassée de la tutelle états-unienne. Néanmoins, au sein même des BRICs, des divergences existent puisque le Brésil, l’Inde ou l’Afrique du Sud ne veulent pas s’aligner sur la position sino-russe en ce qui concerne l’action diplomatique ou la position. Ces positions différentes s’expliquent par l’analyse des relations géopolitiques et diplomatiques des pays des BRICS. Le Brésil par exemple a construit une relation avec les États-Unis spécifique. Ces derniers ont soutenu le Brésil sur de nombreux axes. La dictature militaire démarrée en 1977 brise cependant ces relations et conduit le Brésil a adopté une stratégie de développement d’autres relations bilatérales. Les années Lula ont permis de présenter le Brésil comme une puissance régionale mais aussi un modèle alternatif à l’hégémonie américaine sur le continent américain. En renforçant le Mercosur, l’Union des Nations Sud-Américaines (UNASUR) ou la Communauté d’États latino-américains et Caraïbes (CELAC) [23]. Même avec une redirection de la politique internationale sous Bolsonaro vers les États-Unis, la relation était restée asymétrique. La Chine était et reste toujours le premier partenaire du Brésil mais aussi de l’Argentine. Bien que la Chine et le Brésil puissent sembler éloignés, ils entretiennent depuis 1808 des relations commerciales. Pour la Chine, le Brésil est le plus grand pays en développement de l’hémisphère occidental et détient donc une place importante dans sa conception du nouvel ordre économique mondial. Les questions géopolitiques se reconfigurent aussi à l’aune des conflits. La Chine réoriente l’action de son armée sur sa façade atlantique en raison du repositionnement des États-Unis dans le pacifique. Ces derniers ont en effet réalisé des alliances avec l’Australie ou encore les Philippines. La question pacifique reconfigure donc la stratégie diplomatique de la Chine en investissant d’autant plus sur les questions du sud-est de l’Asie. L’Inde quant à elle n’a pas décidé de soutenir la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

Au sein des BRICS, la relation peut rester tout de même asymétrique. En ce qui concerne la relation sino-brésilienne, les échanges commerciaux sont différenciés. Le Brésil exporte vers la Chine des matières premières et des produits manufacturés. La Chine, quant à elle, exporte des produits manufacturés d’intensité technologique moyenne ou élevée. Même si le solde de la balance commerciale sino-brésilienne n’est pas positif, il est nécessaire pour la Chine de maintenir ces relations commerciales pour les matières premières essentielles. L’accession au pouvoir de Lula en 2023 a permis d’ approfondir les relations bilatérales sino-brésiliennes. [24] Pour garantir et construire cette politique à long-terme, la Chine investit massivement au Brésil, plus que la Banque Mondiale. L’intensification desinvestissements directs à l’étranger (IDE) chinois au Brésil implique donc un resserrement des relations tout en impliquant une co-dépendance des deux pays [25]. Ces investissements, comme dans d’autres pays des BRICS, s’applique tant sur les projets de développement conjoints que sur les investissements directs auprès de particuliers. Le graphique ci-dessous montre que malgré l’élection de Jair Bolsonaro, les prêts chinois n’ont pas été stoppés. Les prêts des banques chinoises ont toujours été plus élevés que ceux de la Banque mondiale.

Leurs politiques commerciales : entre protectionnismes et libéralismes

Pour assurer leur souveraineté et le développement de leurs secteurs numériques, les nations peuvent utiliser leurs relations géopolitiques et géoéconomiques de diverses manières. Les politiques sectorielles menées peuvent alors développer un pathdependance qui détermine aujourd’hui leur place au sein du système géoéconomique et géopolitique international. Les États peuvent ainsi tenter de mettre en place des politiques de protection afin d’assurer leur souveraineté. Le protectionnisme est appliqué sur les innovations technologiques depuis le XVIIe siècle [26]. Il peut permettre une croissance significative de certains secteurs, les protégeant des velléités étrangères. En 1820, la Grande-Bretagne interdit l’exportation de ses machines tout comme les États-Unis avec le tariffhttps://en.wikipedia.org/wiki/McKin...Mckinley en 1890. Ce protectionnisme éducateur [27] est donc naturellement utilisé dans le cadre du numérique. Depuis l’élection de Donald Trump, les États-Unis ont mis en place des mesures protectionnistes afin d’empêcher la Chine de se procurer des technologies de pointe, sous couvert de sécurité nationale. C’est autour de cet objectif que les États-Unis cherchent à construire une coalition avec d’autres nations pour restreindre le commerce extérieur chinois [28]. Le pays de l’Oncle Sam renforce ses exportations vers les pays alliés (Japon, Pays-Bas, Union européenne) en interdisant le transfert de technologie ou l’importation de produits chinois. L’accord commercial avec le Japon de mars 2023 régulant les restrictions d’exportation ou les droits de douane sur les minerais critiques et les batteries électriques le démontre [29]. La politique commerciale liée au numérique est donc militarisée en tant que hard power comme pour les embargos sur Cuba, l’Iran, la Somalie ou la Corée du Nord [30]. Le commerce international est donc ici géopolitisé, notamment dans le cas du numérique comme le démontre le Trade Expansion Act de 2018 réduisant les importations d’aluminium sous couvert de sécurité nationale [31]. Ces mesures protectionnistes s’additionnent à une volonté de réindustrialisation et à un interventionnisme étatique avec lequel Joe Biden a renoué [32]. Cette politique offensive porte sur les technologies vertes et se chiffre à plus de 280 milliards de dépenses dans l’investissement et la production de semi-conducteurs et 400 milliards de subventions et de crédits d’impôts sur dix ans pour accélérer notamment les technologies propres et les véhicules électriques [33]. Cette volonté de relocalisation de la production et d’intensification de la politique numérique se retrouve aussi au sein de l’Union Européenne avec les Projets Importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC), comme celui sur les semi-conducteurs, financé à hauteur de 8,1 milliards d’euros par la Commission européenne [34].

Le Brésil démarre par exemple sa stratégie numérique dès les années 1970. L’investissement du pays se note par la création d’un Secrétariat Spécial à l’Informatique (SEI) en 1979 mais aussi une réserve de marché pour les mini et micro-ordinateurs en 1981. La puissance émergente sous la junte militaire va de plus instaurer une politique nationale informatique en 1984 pour se débarrasser de la concurrence étrangère [35]. La politique numérique brésilienne depuis le XXe siècle va entraîner la création du premier ordinateur grand public brésilien COBRA (Computadores e Sistemas Brasileiros) par BB Tecnologia e Serviços. L’industrie informatique brésilienne a été poussée dans un élan nationaliste et par des intérêts stratégiques à développer une technologie endogène autonome. Le SEI a restreint les joint-ventures afin de protéger son secteur numérique. Ce protectionnisme a permis de convaincre les entreprises domestiques d’investir massivement dans ce secteur [36]. La Chine a aussi utilisé des pratiques protectionnistes sur ses entreprises protectionnistes en interdisant des consoles japonaises en 2000 qui ont poussé les entreprises comme Tencent, NetEase à investir massivement dans le secteur des ordinateurs. Ces mesures ont abouti à la création d’un écosystème spécifique à la Chine dans lequel les jeux PC représentent 14 milliards d’euros de chiffre d’affaires et les jeux mobiles 23 milliards de dollars. La puissance de ces entreprises, liées à l’immense marché domestique chinois – 1,65 milliard d’abonnement téléphonique, 854 millions d’utilisateurs d’Internet, pénétration d’Internet à 61% – contribuent à l’émergence de géants du net chinois tels que Baidu, Alibaba ou Bytedance [37].

Néanmoins, ces stratégies de protectionnisme dans le cadre d’une économie mondialisée et de plus en plus interdépendante fait face à des problématiques réelles pour les constructeurs comme pour les consommateurs. Ainsi, le Brésil et spécifiquement le COBRA ont subi la rude concurrence du micro-ordinateur IBM-PC, 2 à 3 fois moins cher sur le marché noir. Ces produits ont émergé grâce aux différences de performance (capacité de mémoire supérieure, possibilité d’ajouter des cartes couleurs, écran couleur). Cette compétitivité s’est renforcée à la fin des années 80 avec les innovations industrielles taïwanaises de moniteurs ou de puces électroniques coréennes [38]. La contrebande massive entraîna alors une levée de la réserve de marché qui conduit l’industrie informatique brésilienne à produire de plus en plus de logiciels open-source. La Chine a aussi connu une forte contrebande dans le cadre de sa politique de censure et de protectionnisme. Dans le secteur du jeu-vidéo, les entreprises ont néanmoins adopté une stratégie d’hybridation de certains jeux japonais sur la base de scheme chinois à l’instar des Trois Royaumes [39].

A ces stratégies peuvent donc s’opposer des stratégies de coopération bilatérales à l’instar du friendshoring ou du transfert de technologie comme l’accord en 2013 entre le Brésil et la France sur les supercalculateurs pétaflopiques qui permettent au Brésil de rejoindre le club restreint composé de la France, des États-Unis d’Amérique, de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud. Les initiatives de libéralisation du marché peuvent aussi donner lieu à des innovations notables et contribuer à la construction d’avantages comparatifs [40] pour certains pays à l’image des puces électroniques coréennes. L’émergence des BRICS et les délocalisations des multinationales occidentales ont aussi contribué à leurs croissances au détriment des pays industriels tels que les États-Unis, l’Europe, ou le Japon [41].

Le numérique comme outil de hard power.

Le cyberespace est donc lié à sa territorialisation. Les espaces des territoires nationaux peuvent être de fait considérés comme des limites mais dans la réalité, les territoires appartenant à certains pays s’étendent bien plus loin que les limites nationales. En effet, lorsque la NSA espionne des dirigeants européens sur leurs propres sols nationaux cela signifie que le cyber-territoire des États-Unis est bien plus large. L’exemple de la guerre entre la Russie et l’Ukraine est frappant et ce depuis 2014. Si le conflit russo-ukrainien se déroule bien sur un territoire géographique donné, il se déroule aussi dans le cyberespace. Le cyberespace est défini alors comme une partie du territoire. Comme l’expliquent Amaël Cattaruzza et Kévin Limonier, il est constitutif du territoire national car il est représenté comme une aire à défendre. Par le numérique, une nouvelle construction sociale se forme en incluant la datasphère [42]. Ainsi, par son soutien à l’Ukraine en échange du partage de renseignements, les États-Unis et la NSA étendent le cyber-territoire états-unien. Mais cette extension est aussi renforcée par la présence d’entreprises américaines qui agissent de concert avec l’État. L’Ukraine est alors un allié de poids dans la stratégie de cyberdéfensedes États-Unis de par sa proximité géographique avec la Russie qui permet aux États-Unis d’avoir un allié fortement dépendant dans une aire politique clé [43]. Ces mécanismes d’entraide entre voisins ou alliés sont courants, on peut citer par exemple la diffusion d’information par la Russie concernant le coup d’État du 15 juillet en Turquie ou la formation d’officiers argentins à la cyberguerre par le Brésil. Ainsi, les cyberattaques telles que les malwares russes Piedream ou Industroyer2 sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes pouvaient être considérées comme une attaque sur le territoire ukrainien comme l’ont été Wannacry2017 ou NotPetya. En raison de la dépendance au numérique de nombreuses activités humaines (administration, banque, transports, santé…), la défense du cyberterritoire devient une question régalienne. La Russie utilise son cyber power comme une forme de hard power. Même si ces attaques sont en dessous du seuil de guerre, elles sont révélatrices d’une conflictualité [44]. Dans ce cas-ci, c’est donc une transformation du terrain des opérations qui apparaît.

Les interventions sur les cyberterritoires passent aussi par des attaques informationnelles [45]. L’élection américaine de 2016 a par exemple été victime d’attaques russes. Mais ces attaques ne sont pas la chasse gardée de la Russie puisque les États-Unis où Israël ont mené des interventions similaires contre des centrifugeuses nucléaires iraniennes via les logiciels Stuxnet (2010) et Flame (2012) [46]. Certains pays vont ainsi tirer leur épingle du jeu numérique via une industrie de pointe comme c’est le cas avec Israël qui militarise le cyberespace ou la Corée du Nord qui utilise les cyberattaques comme un moyen d’intervention à l’instar du piratage des studios Sony pour le film The Interview en 2014 [47].

La sécurisation des ressources nécessaires au numérique : assurer la politique industrielle numérique étatique

La tripartition de la géopolitique énergétique

Les politiques industrielles et numériques des BRICS nécessitent une matière première essentielle : l’énergie. Conjointement à l’évolution démographique importante de certains de ces pays comme l’Inde, la Chine ou le Brésil, ces pays ont besoin d’une forte quantité d’énergie. Le numérique représente en effet une hausse drastique de la consommation d’électricité. A titre d’exemple, les fermes de cryptomonnaie imposent une capacité importante d’énergie : plus d’un GW sur 20,1 GW de capacité dans le cadre des mines de cryptomonnaies à Ekibastuz au Kazakhstan. Cela a mené la Chine à bannir les fermes de cryptomonnaies. Le Kazakhstan, lui, a autorisé les cryptomonnayeurs à installer leurs fermes si cela s’accompagnait d’infrastructures énergétiques autosuffisantes [48]. Cette consommation énergétique nécessite encore une quantité importante d’énergie fossile. Ces dernières représentent ainsi 80% de la production d’énergie mondiale [49]. La Turquie, intéressée par une intégration dans les BRICS [50], a renforcé ses liens avec la Russie depuis la tentative de coup d’État militaire du 14 juillet. Si ces liens sont renforcés par la même aversion de l’OTAN, la Turquie est un pays clé dans la zone du Moyen-Orient et très dépendant pour l’importation de ses matières premières. En premier lieu, pour la Russie, il est important d’entretenir des relations positives pour contourner l’Ukraine via le pipeline bluestream et garantir un transfert de ses marchandises. La Turquie, quant à elle, est dépendante de l’importation des énergies fossiles : 55% de sa consommation de gaz provient de la Russie et 12% de sa consommation de pétrole [51]. La Russie joue un rôle important dans l’exportation de ses hydrocarbures au sein des BRICS et auprès des puissances émergentes. Après les sanctions imposées à la Russie ayant mené à une contraction de 2,2% de l’économie russe en 2022, les échanges avec la Chine et l’Inde ont augmenté respectivement de 27% et 250% entre 2021 et 2022. Les hydrocarbures à bas-coûts russes permettent à ces pays d’entretenir leurs croissances et besoins domestiques. L’Inde structure aussi sa relation commerciale avec la Russie en développant les transferts technologiques et les ventes d’armes au Grand Ours [52]. Ces stratégies s’expliquent par un friendshoring défini comme « le commerce entre amis ». Alors que les puissances occidentales et notamment européennes vont se tourner vers le gaz naturel liquéfié états-uniens ou trouver d’autres sources d’approvisionnement tandis que les économies émergentes se tourneront vers les hydrocarbures russes [53]. Il est donc possible de comprendre la géopolitique des ressources énergétiques comme une tripartition du monde en trois blocs : Chine / Union Européenne / États-Unis d’Amérique. Cette tripartition se corrèle à un renversement des alliances, notamment avec le désinvestissement des États-Unis dans la zone du Moyen-Orient auprès de ses alliés traditionnels.

La Chine nécessite une grande quantité d’énergie au vu des ambitions qu’elle vise mais aussi de la démographie conséquente de sa population. Les évolutions des émissions de CO2 et degaz à effet de serre entre 1971 et 2017 sont éloquents. Elles représentent respectivement un passage de 789,4 millions de tonnes à 9,3 milliards de tonnes pour le CO2 et 3,9 gigatonnes équivalent CO2 à 13,6 gigatonnes équivalent CO2 pour les gaz à effets de serre.

La croissance de la demande d’énergie a amené à des problèmes importants de santé publique et un changement de mix énergétique de la Chine. Cette demande est aussi gérée par les États via des systèmes numériques afin d’optimiser la consommation d’électricité par les smart grids que la Chine investit massivement [54]. L’investissement de la Chine dans la production d’énergie verte est placé sous l’égide de la Civilisation écologique chinoise [55]. Elle apparaît comme une nécessité pour le Parti Communiste Chinois pour assurer la continuité du contrat social chinois : la satisfaction des besoins essentiels de la population en échange de l’abandon de volonté de réforme politique. La Chine investit alors massivement à hauteur de 360 milliards en 2021 pour produire des technologies vertes. Cela lui permet d’exporter sa croissance et sa maîtrise. Le pays est ainsi le premier producteur d’ampoules à basse consommation, d’éolienne, de panneaux solaires ou de batteries électriques. Le marché des technologies vertes chinois se concentre sur sa dimension domestique via les innovations – à savoir 3% du PIB soit 531,9 milliards de dollars USD – dans les biotechnologies, les semi-conducteurs ou les voitures électriques. Politiquement, l’investissement des technologies vertes dans la production de l’électricité permet de créer une mise en récit fédérateur de la société chinoise tout en se plaçant comme un rival aux États-Unis dans le cadre de la sortie des États-Unis de l’accord de Paris en 2019 [56]. Cette nécessité d’énergie amène à des enjeux géopolitiques autour du contrôle des moyens de production énergétique. A titre d’exemple, l’énergie hydraulique représente une capacité de production colossale. Le barrage des Trois-Gorges en Chine et ses 26 générateurs ont une puissance de 22 500 MW. A titre d’exemple, un réacteur nucléaire produit chaque mois 900 MW chaque mois soit la consommation de 400 000 foyers français [57]. Le barrage est ainsi censé produire 10% de la demande électrique chinoise. Dans ce cadre là, la Chine cherche à acquérir des ressources fluviales importantes expliquant la conflictualité avec l’Inde. Dans sa stratégie d’annexion du Tibet, la Chine a visé ces fleuves et notamment le canyon du Yarlung Tsangpo au Tibet. Les infrastructures hydrauliques sur ce fleuve représentent 3 fois la capacité de production électrique du barrage des Trois-Gorges [58]. Les fleuves représentent donc bien évidemment un intérêt pour l’agriculture et les besoins naturels mais aussi pour l’énergie. Dans le cadre de l’Indus ou du Brahmapoutre, le Bangladesh, la Chine et l’Inde jouent des coudes pour leur contrôle. C’est dans ce cadre que la Chine investit le Bangladesh en devenant son premier partenaire commercial et donc un allié dans la relation sino-indienne. Elle exporte ses technologies et son savoir-faire vers les pays du Sud Global construisant des relations bilatérales fortes [59]. C’est par le biais des Nouvelles Routes de la Soie que la Chine va satisfaire des demandes d’électrification au Kenya, en Tanzanie, au Tchad ou au Zimbabwe mais aussi des projets gaziers en Iran.

La production d’énergie verte est aussi une nécessité pour satisfaire les besoins des populations et du secteur du numérique tout en émettant moins de CO2. Sous l’impulsion du Sunrise Movement, des Justice Democrats et des Democratic Socialists of America mené par Alexandria Ocasio-Cortez, l’administration Biden a adopté des crédits d’impôts forts à savoir 10% du crédit d’impôt pour les technologies vertes et 40% si l’équipement est d’origine américaine. 369 milliards de dollars USD ont ainsi été alloués à l’écologie via l’Inflation Reduction Act (IRA) [60]. La stratégie énergétique des États-Unis d’Amérique est donc placée sous l’égide d’un investissement massif de l’État. L’Europe a elle aussi lancé l’offensive [61]. En troisième position derrière la Chine et les États-Unis soit 9,6% de l’énergie mondiale, son approvisionnement est primordial pour son industrie [62]. Son mix énergétique est composé principalement d’origine fossile à 70%, bien que cette part était de 81% en 1990. Via le Green Deal européen, aussi appelé le plan Von der Leyen, 750 milliards d’euros [63] seront levés au nom de l’Union Européenne. Cette dernière utilise un protectionnisme sélectif en ajustant aux frontières la concurrence environnementale. L’investissement dans les technologies vertes de l’Europe reste tout de même insuffisant. Pour financer la transition écologique et atteindre les objectifs climatiques, il faudrait 946 milliards d’euros annuels pour la période 2021-2030 dans la perspective la plus basse [64]. Afin d’assurer sa production d’énergie, l’Europe met aussi en place des partenariats avec différents pays. Le continent européen dispose d’hydrocarbure en faible quantité et est donc soumis à des obligations d’importation. Si cette obligation varie entre les pays, elle reste supérieure à 50% dans la quasi-totalité des États européens hormis la France et la Pologne. Dans le cadre de la guerre d’Ukraine et de l’application de sanctions à la Russie, l’Europe s’est naturellement tournée vers l’énergie états-unienne. La Russie représentait en 2022 40 à 50% des importations européennes de gaz naturel, 20 à 25% des importations de pétrole et 40% des importations de combustibles solides, principalement du charbon [65]. Le plan REPowerUE implique ainsi une diversification des pays par lesquels l’Europe se fournit. En visant certains pays voisins du sud-est de l’Europe comme la Moldavie, la Géorgie ou l’Ukraine ainsi qu’en achetant du GNL aux États-Unis [66], le Vieux Continent contribue à la nouvelle tripartition géopolitique de l’énergie pouvant entraîner des path dependance à long-terme.

La structuration des chemins d’accès des ressources et du numérique

Dans le cadre du numérique, la question des câbles internet, plus largement du contrôle et de la localisation des infrastructures importe. 95% du transit des télécommunications passent ainsi par des câbles sous-marins. En effet, le positionnement des routeurs ou des câbles internet impliquent des possibilités augmentées pour les États de surveiller leurs voisins. 90% des câbles transocéaniques passent ainsi par les États-Unis d’Amérique tout comme 97% des échanges entre l’Europe et l’Asie. [67]. Dans une optique d’indépendance, le Brésil a ainsi investi le secteur des câbles maritimes en construisant de nombreux câbles. Depuis son premier câblage avec les États-Unis en 1979, il a développé plus de 12 connexions. Parmi elles, 2 sont des connexions régionales (UNISUR en 1994, Global Nexus en 2012) non reliées aux États-Unis et 2 relient le pays au continent africain (SAeX en 2014, SACS en 2016). Le câble ALBA 1 du nom de l’alliance impulsée par Hugo Chavez assure aussi une connexion indépendante entre le Brésil et le Vénézuela. En reliant son câblage à celui du continent africain, il est alors possible pour le Brésil et donc les BRICS de réduire la tutelle des États-Unis d’Amérique. La Chine déploie elle aussi un câblage alternatif. Elle a donc placé les câbles sous-marins au centre de sa stratégie de développement des Nouvelles Routes de la Soie numérique. Le câble PEACE rejoint ainsi la France en passant par le Pakistan mais aussi par l’Afrique.

Dans de nombreux cas, face à la méfiance généralisée depuis l’affaire Snowden, des initiatives pour reprendre le contrôle sur la localisation et la circulation des données ont plus ou moins abouti. C’est le cas des data centers en Sibérie ou encore du routage national de Deutsche Telekom [68]. Suite à ces mêmes révélations, d’autres pays vont mettre en place des politiques de défense nationale. Après l’annonce de l’espionnage de Petrobras et Dilma Rousseff [69], le Brésil va instaurer une politique de défense nationale en qualifiant le cyberespace comme un secteur aussi stratégique que le nucléaire et le spatial, sans toutefois adopter une posture offensive. Il s’agira alors d’assurer la défense des infrastructures critiques, dans le sillon des politiques de cyberdéfense après les multiples cyberattaques et défaillances qui ont touché le Brésil : black-out électrique de 18 États en 2009 [70] ou encore les cyberattaques qui ont touchées la coupe du monde de football de 2014 [71]. Conjointement avec l’Allemagne, le Brésil a ainsi proposé aux Nations Unies une résolution critiquant l’espionnage comme des actes d’invasion sans néanmoins adopter de valeurs juridiques contraignantes. [72]

Les infrastructures numériques mais aussi les chemins d’acheminement des ressources critiques sont nécessaires au bon déroulé des politiques industrielles numériques. Géopolitiquement, certains pays ont des zones stratégiques qui leur permettent de structurer le commerce mondial. Il est important pour les BRICS et plus largement l’ensemble des États de garantir des routes stratégiques. Ainsi, le canal de Suez représente 10% du trafic maritime mondial et le détroit d’Ormuz dans le golfe persique représente 40% du trafic pétrolier mondial. Cela garantit à l’Égypte mais aussi à l’Iran, leur garantissant un bouclier diplomatique. Cela explique aussi pourquoi les BRICS se sont rapprochés de ces pays dans le cadre de leur élargissement, ils sont déterminants pour assurer la croissance extérieure de ces nations [73]. La Chine met par exemple en place les Nouvelles Routes de la Soie qui lui permettent de sécuriser les infrastructures et les routes. Via la stratégie du collier de perle [74], la Chine sécurise ses approvisionnements en hydrocarbure en acquérant ou construisant des ports chinois depuis la ville de Kunmingen Chine jusqu’au détroit d’Ormuz en passant par l’Océan Indien et l’Afrique. Cette stratégie permet de contourner certains rivaux de la Chine, notamment l’Inde avec qui elle a des tensions depuis plus de 60 ans [75] ou le détroit de Malacca contrôlé par la Malaisie et l’Indonésie. L’Afrique et l’Amérique Latine sont ainsi des zones d’expansion prioritaires pour la Chine. Les nouvelles routes de la soie représentent l’affirmation de la puissance chinoise à l’internationale en reprenant la mise en récit issue du Moyen-Âge. Ces projets tournent à la fois autour d’infrastructures concrètes (routes, ports via le collier de perles) pour renforcer les échanges commerciaux mais aussi pour exporter la croissance chinoise et la présence du pays dans le monde. Le but de ces investissement est aussi de contrer les « ventre mous » de l’implication états-unienne dans le monde et de capter des technologies [76]. Le projet se construit autour de transports ferroviaires, d’infrastructures énergétiques mais aussi numériques. Un des exemples est celui du câble PEACE qui relie la Chine au Pakistan, à l’Afrique et à la France. La Chine utilise les nouvelles routes de la soie pour créer un réseau infrastructurel mais aussi exercer une plus grande influence dans la définition des normes technologiques mondiales. Par un « bilatéralisme de masse », elle investit dans les pays africains en déployant des réseaux de télécommunication via ses entreprises, en créant des data centers ou même en construisant des villes intelligentes [77].

La sécurisation de l’accès aux minerais

Pour assurer la production d’objets numériques, tant sur les infrastructures que sur les produits, il est nécessaire d’utiliser plusieurs matériaux spécifiques. Ainsi, certains minerais critiques sont une condition sine qua non à la réalisation des objectifs des politiques numériques des acteurs étatiques. Or, chaque pays n’est pas doté de la même manière en minerai et terres rares. En réalité, seuls quelques pays ont des réserves importantes ou exportent de manière intense vers les pays producteurs des produits numériques. Les réserves les plus abondantes d’uranium se trouvent ainsi en Australie avec 28% des réserves mondiales mais seulement 8% de la production. Le Kazakhstan quant à lui représente « seulement » 15% des réserves mais produit plus de 45% de l’uranium mondial. La structuration des relations internationales par le biais des matières premières passe donc par la présence d’acteurs possesseurs et d’acteurs consommateurs. Pour organiser leur économie de rente, les acteurs possesseurs peuvent réaliser une raréfaction stratégique avec la menace de paralysie de l’économie. Les acteurs consommateurs vont quant à eux chercher à sécuriser leurs approvisionnement en contrôlant les coûts et les risques sur leur développement industriel [78]. Dans le cadre du numérique, plusieurs matières premières sont critiques en dehors de celles nécessaires à la production d’énergie : lithium, cuivre, manganèse, cobalt, nickel, graphite, terres rares…

Dans le cadre du lithium, une batterie de voiture contient 15 kg de lithium. D’ici 2030, les besoins seront multipliés par six et dépasseront donc les 500 000 tonnes. La part des batteries dans l’usage du lithium est passé depuis 2015 de 37% à 65% et atteindra 90% en 2030 [79]. Les pays ayant le plus de réserves sont le Chili avec 9.2 Mégatonnes (Mt), l’Australie avec 5.7 Mt et l’Argentine avec 2.2 Mt. En ce qui concerne les ressources lithinifères, ces pays sont aussi accompagnés de la Bolivie et de zones géopolitiquement sensibles (République Démocratique du Congo, Mali, Zimbabwé). Ces pays se servent de leurs ressources pour peser dans le jeu international comme pour la Bolivie. L’extraction du lithium se fait par les gisements de roches (60%) et les saumures issus des lacs salés (40%) [80]. L’Australie a produit plus de 50 000 tonnes de lithium en 2021, pourtant c’est la Chine qui a raffiné 60% du lithium produit comme le témoigne la carte ci-dessous produite par Raphaël Danino-Perraud, Solène Rey-Coquais, et Audrey Sérandour.

Au-delà du lithium, le cuivre est aussi important dans la chaîne de production du numérique. Comme le lithium, le Chili et l’Australie détiennent une grande part des réserves de cuivre. Le Chili a depuis le XXe siècle structuré sa politique d’exploitation du cuivre autour de l’exportation. Il produit ainsi plus de 26.5% du cuivre. Pourtant c’est toujours la Chine qui en raffine le plus à hauteur de 38,5%. Cela s’explique par la présence de 9 des 20 plus grandes raffineries qui se situent en Chine. La Chine a aussi investi les principales firmes d’extraction du lithium et du cuivre, y compris la firme nationale Codelco. [81]

Les États qui souhaitent assurer la sécurité de la chaîne d’approvisionnement peuvent alors mener plusieurs stratégies. Dans un contexte libéral de libre-échange, les pays peuvent mettre en place des accords bilatéraux afin de sécuriser leurs approvisionnements. C’est le cas avec l’accord États-Unis / Japon de mars 2023 sur les minerais critiques mais aussi avec les partenariats stratégiques de l’Union Européenne avec l’Ukraine, le Canada, le Kazakhstan ou la Namibie. L’Union Européenne a aussi réalisé un partenariat avec les États-Unis, la Corée du Sud, l’Inde, le Japon, le Canada et l’Australie pour assurer la sécurité de l’approvisionnement de lithium, de cobalt, de nickel, de manganèse, de graphite ou de terres rares [82]. Les pays peuvent aussi adopter une stratégie offensive et militarisée de l’acquisition et de la sécurisation des chaînes d’approvisionnement des ressources critiques. Les affrontements en mer de Chine entre les pays d’Asie du Sud-Est démontre à la fois la nécessité pour les pays de sauvegarder leurs zones économiques exclusives mais aussi de garantir leur accès à des zones riches en matières premières ou hydrocarbures à l’instar de l’action de la Russie en arctique [83] : 25% des réserves de pétrole se trouvent sous les calottes glaciaires.

Afin de garantir leur souveraineté, il est impérieux pour les États de construire un tissu politico-industriel complet et solide. Afin d’assurer à son industrie l’utilisation du cobalt, la Chine a ainsi déployé ses firmes minières en République Démocratique du Congo. Ce pays est le premier producteur de cobalt à hauteur de 73% de la production. Pourtant, 99% de ce cobalt brut est exporté vers la chine afin d’être raffiné [84]. L’exploitation de cette ressource est essentielle pour le numérique. Par ses capacités conductives, sa résistance aux hautes températures et sa solidité, il est massivement utilisé dans la construction de batteries électriques, notamment automobiles. 70% du cobalt raffiné est produit en Chine. La Chine raffine de nombreux minéraux : nickel (26%), manganèse (53%). Ce raffinage est mis en place grâce à des firmes transnationales chinoises qui sont implantées dans divers pays du monde.

États et firmes : acteurs du numérique complémentaires ou rivaux ?

Les investissements étatiques comme moteur du numérique

Le cyberespace étant un territoire stratégique pour les États, certains peuvent être amenés à territorialiser, nationaliser leur internet ou en tout cas reprendre la main dessus. C’est le cas de la Chine avec le Great Firewall ou de l’Iran avec l’Internet Halal. Dans ce cas, les fournisseurs d’accès nationaux prennent d’autant plus d’importance. Les États voient alors leurs capacités d’action augmentées tout en échappant à des interventions étrangères. Le réseau passif et muet d’Internet passe donc à un réseau intelligent et directif, capable de réguler son contenu [85]. L’architecture chinoise permet de limiter les points d’accès vers l’extérieur via des moteurs de recherche et des réseaux sociaux nationaux comme Baidu, Weibo ou Wechat. Le pays met donc en place un filtrage des flux de données entrant et sortant du territoire. Le droit et les normes vont aussi jouer un rôle de soutien à ces politiques primordiales. En effet, en mettant en place des réglementations ou des lois spécifiques, les acteurs étranger d’Internet pourront être contraints de respecter certaines données. C’est le cas du Data Act en Europe [86] ou bien de la reprise en main de Tiktok et des données liées aux États-Unis [87]. Bien que ces initiatives soient le plus souvent limitées, elles restent néanmoins significatives d’une volonté de reprise en main de la datasphère nationale [88].

Les firmes transnationales comme point d’appui

Les entreprises du numérique transforment petit à petit leurs secteurs d’activités en se tournant vers une diversification de contenu (monnaies virtuelles, production audiovisuelle…) grâce aux métadonnées et aux intelligences artificielles. L’importance du secteur et la politique proactive de l’État chinois poussent alors les entreprises à développer des innovations telles que la 5G ou les blockchain. Le développement du secteur industriel mais aussi manufacturier est un levier important des économies émergentes. La part du secteur manufacturier représentait ainsi 28% dans la valeur ajoutée chinoise en 2021 et 14% dans la valeur ajoutée indienne. Ces pays le savent et investissent massivement pour obtenir des leaderships sur ces nouvelles technologies. La Chine l’a ainsi fait pour la 5G mais aussi pour les batteries électriques ou les voitures électriques. La Chine utilise cette capacité de ses firmes transnationales pour exporter sa croissance mais aussi intensifier sa tutelle sur les autres pays du globe. Le cas des batteries électriques est frappant puisque sur les 10 usines de batteries électriques en Allemagne, 7 sont d’origine chinoise. La Chine utilise donc son savoir-faire pour accroître son soft power dans le cadre de ses politiques commerciales [89]. Les excédents commerciaux chinois sont ainsi réinvestis par l’État dans le soutien des grandes entreprises chinoises via les subventions et la R&D [90]. Alors que les États-Unis et l’Union Européenne produisent respectivement environ 23% et 23% des batteries électriques, l’Asie en produit 46%. La Chine quant à elle produit 75% des batteries issues de la technologie dominante [91]. Sans action des gouvernements occidentaux, il est très peu probable que les pays émergents et occidentaux ne développent pas une certaine dépendance envers la Chine sur ces secteurs. L’importance des entreprises chinoises dans le raffinage du Lithium est aussi importante. En effet, Tianqi Lithium est le second producteur de lithium en Chine, Chili et Australie. Cette société a racheté 24% des parts de la société chilienne SQM qui est le 4e producteur mondial chilien et australien de lithium. Les sociétés chinoises sont présentes dans l’ensemble des pays producteurs de lithium.

GAFAM : Quelle puissance de ces acteurs autonomes ?

Les entreprises agissent aussi comme des agents autonomes. En comprenant d’elle-même la protection de leurs innovations via des brevets, ils complètent les stratégies étatiques protectionnistes. Le monitoring stratégique est ainsi inclu de fait dans la stratégie d’intelligence économique des firmes [92]. Les entreprises vont aussi développer leurs innovations via leur capacité de R&D mais aussi par des joint-ventures à l’image d’Arcelor-Mittal en 2006 [93] ou de TalaSteel et Corus en 2007 [94]. Ces entreprises vont investir des marchés voisins ou internationaux comme pour Huawei ou ZTE dans le cas de la Chine. Les entreprises du numérique comme les GAFAM intègre aussi des compétences régaliennes puisqu’elles vont jusqu’à mettre en place leurs propres infrastructures. Facebook et Microsoft ont ainsi déployé le câble transatlantique Marea entre Bilbao et la Virginie tandis que Google et Facebook ont déployé le Pacific Light Cable Network entre Los Angeles et Hong Kong. En déployant ce type d’infrastructure pourtant réservé à des initiatives étatiques ou inter-étatiques, la question de l’utilisation de leurs pouvoirs se pose. Ainsi, l’utilisation « indépendante » de ce type de câble pourrait être monnayée contre des avantages économiques, fiscaux ou politiques. Plus que tout, l’investissement de ces entreprises est fluctuant. L’exemple de Starlink dans le cadre de la guerre d’Ukraine le montre. En délégant certaines de leurs capacités à des entreprises, les États peuvent se retrouver fort dépourvus en cas de désinvestissement [95]. L’action de ces entreprises est donc au cœur du fonctionnement d’internet. Une confrontation peut donc se développer entre ces firmes et les États. A titre d’exemple, les sites les plus consultés en France sont Google, Facebook, Amazon et Youtube. Les données primaires qui sont ainsi récoltées par ces sites tels que les requêtes sur un moteur de recherche ou les clics sur différents liens sont d’une valeur importante. Sur la base des analyses des métadonnées, les GAFAM proposent ainsi une révolution : la société de la certitude [96]. L’exemple de Google Flu Trend est probant. L’entreprise estimait qu’il était possible de prédire des vagues de maladie sur la base des requêtes sur son moteur de recherche. Le modèle a été abandonné en 2015 mais démontre la croyance performative de ses entreprises dans le pouvoir de leurs algorithmes. [97]
En avançant qu’il est possible de prédire les comportements des utilisateurs et donc de les modifier pour atteindre certains objectifs économiques, politiques ou sociaux ils viennent à supplanter l’État dans le cadre du contrat social. Elles peuvent ainsi proposer leurs services pour influencer un nombre important de variable comme le démontre le scandale Facebook-Cambridge Analytica [98]. Les données personnelles des utilisateurs sont donc utilisées comme élément constitutif de la plus-value de ces entreprises mais aussi comme une possibilité d’être moyenné contre des avantages politiques. Si cette possibilité est envisageable c’est que ces GAFAM vendent plus que des services. Ils vendent ici une utopie : celle de la société de la certitude, telle que définie par Zuboff [99]. Socialement mais aussi philosophiquement, ces GAFAM constituent donc une alternative sociale au rôle et à la responsabilité même de l’État dans la conception contractualiste. Pour autant cela signifie-t-il que ces firmes sont toutes-puissantes ? La reprise en main de l’État chinois sur les entreprises de la Big Tech chinoise démontre que les États ne sont pas impuissants en finalité.

Quelle place du numérique dans les motifs de coalition des BRICS+ ?

En finalité, le numérique tient la même place que d’autres ressources stratégiques. Elle constitue un axe autour duquel se structurent les relations internationales tout comme les ressources alimentaires, les matières critiques ou les hydrocarbures l’ont été à diverses périodes de l’histoire économique. Les BRICS s’élargissent aujourd’hui dans un soucis de coopération et de poids plus importants face à d’autres acteurs comme l’Union Européenne ou les États-Unis. Pour autant, ils ne proposent pas un modèle diamétralement opposé puisqu’ils s’intègrent de fait à certaines instances ou processus internationaux tout en créant d’autres. Dans le cadre de la gestion d’Internet mais aussi de la numérisation de certains pans de l’économie, ces États utilisent le numérique comme un levier d’action tant au niveau du soft power que du hard power. Pour mener à bien leurs différentes politiques numériques, les États cherchent ainsi à assurer un écosystème diplomatique, économique et industriel favorable. Pour cela, ils sécurisent leurs ressources essentielles à ces politiques. Dans ce jeu, d’autres acteurs agissent de manière plus ou moins autonome : les firmes. En appui ou en opposition, ces entreprises structurent tant le nouveau capitalisme du XXIe siècle et les relations internationales. Le numérique a cependant cela de nouveau qu’il redistribue les cartes au sein des relations internationales. Certains pays connaissent ainsi une nouvelle importance dans le cadre d’économies de rentes tandis que d’autres voient leur puissance redoubler en raison de leurs pré-dispositions et de leur place initiale au sein de cet espace. Bien que le numérique restructure les relations internationales, il agit comme une nouvelle couleur à celles déjà existantes qui structurent les relations internationales, les modifiant donc de fait. Certaines parties de ce tableau restent tout de même floues. Ainsi, même si les entreprises ou les États structurent les relations internationales, la place des citoyens reste importante. Ce sont eux qui, par leurs actions, détermineront à une échelle macro-politique la direction que prendra le capitalisme de surveillance. Quelle place prendront-ils dans cette structuration du capitalisme de surveillance  ?

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« Cambridge Analytica : 87 millions de comptes Facebook concernés. ». Le Monde, le 4 avril 2018.

Note méthodologique : "Prompts de ChatGPT 3.5"

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Note méthodologique : "Prompts de ChatGPT 3.5"

NOTES

[1] Dsouza, Vinod « BRICS looks to ditch US Internet services & create new alternative », Watcher.Guru, le 13 novembre 2023

[2] Cattaruzza, Amaël. « Vers une géopolitique numérique », Constructif, vol. 60, no. 3, 2021, pp. 46-50.

[3] Zuboff, Shoshana « Un capitalisme de surveillance », Le Monde Diplomatique, Janvier 2019

[4] Becker, Howard. « Outsiders. Études de sociologie de la déviance. » Paris, Métailié, 1985.

[5] Rousseau, Jean-Jacques « Du contrat social », 1762.

[6] Zask, Joëlle « Se réunir – Du rôle des places dans la cité », Premier Parallèle, 10 février 2022.

[7] C. Scott, James « Seeing like a state : How certain schemes to improve the human condition have failed », Yale University Press, Mars 1998.

[8] Bernays, Edward « Propaganda », Horace Liveright, Novembre 1928.

[9] Zuboff, Shoshana. « L’Âge du capitalisme de surveillance » Chapitre 13 - Big Other et l’essor du pouvoir instrumentarien , Campus, 2018.

[10] Douzet, Frédérick. « Du cyberespace à la datasphère. Enjeux stratégiques de la révolution numérique », Hérodote, vol. 177-178, no. 2-3, 2020, pp. 3-15.

[11] « Les pays émergents organisent leur premier sommet en Russie », France 24, le 16 juin 2009.

[12] « Russia, Brazil call first BRIC summit for 2009 » Reuters, 26 novembre 2008.

[13] Fukuyama, Francis « The End of History and the Last Man » Free Press, 1992.

[14] Philip, Bruno, Barthe, Benjamin et Ghazal, Golshiri « Les BRICS décident d’accueillir de nouveaux membres sous la pression de Pékin et de Moscou » Le Monde, le 25 août 2023.

[15] Suite à l’élection de Javier Milei en novembre 2023 en tant que président de l’Argentine, celui-ci à déclaré que l’Argentine ne rejoindra pas les BRICS.

[16] « Éditorial. À la recherche du Sud global », Esprit, vol. , no. 10, 2023, pp. 5-7.

[17] Deas, Joan. « Do BRICS Countries Want to Shape a New World Order ? », Revue internationale et stratégique, vol. 130, no. 2, 2023, pp. 75-87.

[18] Padieu, Ysaline, et Alisée Pornet. « La Chine, créancier émergent : mythes et réalités », Revue d’économie financière, vol. 141, no. 1, 2021, pp. 103-116.

[19] Nom officiel du yuan littéralement « la monnaie du peuple ».

[20] Monnet, Éric. « V/ Les mutations du système monétaire international », CEPII éd., L’économie mondiale 2024. La Découverte, 2023, pp. 73-86.

[21] « 1 - L’approche des nouveaux pays capitalistes », Christian Harbulot éd., Manuel d’intelligence économique. Presses Universitaires de France, 2012, pp. 101-114.

[22] « Nouveau contentieux entre la Chine et les États-Unis devant l’OMC » Challenges, le 17 juin 2012.

[23] de Almeida, Paulo Roberto. « Rapports du Brésil avec les États-Unis et ses voisins sud-américains », Hérodote, vol. 181, no. 2, 2021, pp. 139-150.

[24] Huld, Arense. « China and Brazil deepen bilateral relations with signing of 15 agreements during Lula visit » China Briefing, le 21 avril 2023.

[25] Lima, Aniel, et Lucas Coutinho. « Relations avec la Chine : collaboration ou dépendance ? », Hérodote, vol. 181, no. 2, 2021, pp. 151-169.

[26] « 4 - La guerre des protectionnismes », Christian Harbulot éd., Manuel d’intelligence économique. Presses Universitaires de France, 2012, pp. 69-82.

[27] List, Friedrich. « Système national d’économie politique », Capelle Libraire-Éditeur. 1857.

[28] Melasuo, Tuomo. « De Bandung à l’Ukraine - De la décolonisation et de la Guerre froide », NAQD, vol. 41-42, no. 1-2, 2023, pp. 406-437.

[29] « Accord Japon / États-Unis sur les échanges de matériaux critiques et batteries électriques » Le Figaro, le 28 mars 2023.

[30] Emlinger, Charlotte, Houssein Guimbard, et Kevin Lefebvre. « IV/ Environnement et sécurité nationale : un tournant pour les politiques commerciales », CEPII éd., L’économie mondiale 2024. La Découverte, 2023, pp. 59-72.

[31] Senate Finance Committee « Breaking Down Section 232 of the Trade Expansion Act of 1962 », United States Senate – Committee on finance, le 19 juin 2018.

[32] Bensidoun, Isabelle, et Thomas Grjebine. « I/ Vue d’ensemble : l’économie mondiale en phase de reconfigurations », CEPII éd., L’économie mondiale 2024. La Découverte, 2023, pp. 7-27.

[33] Boulet-Gercourt, Philippe. « États-Unis : des milliards investis pour leur réindustrialisation et le climat, l’Europe se réajuste. » Challenges le 22 avril 2023.

[34] Commission Européenne « La commission autorise 8,1 milliards d’euros d’aides d’État pour un projet conjoint de recherche sur la microélectronique et les technologies de communication » Commission Européenne, le 8 juin 2023.

[35] Baconnet, Alexis. « De quelques orientations stratégiques et cyberspatiales du Brésil », Outre-Terre, vol. 42, no. 1, 2015, pp. 221-237.

[36] Drouvot, Hubert, Verna, Gérard. « L’exemple brésilien », Les politiques de développement technologique, pp.137-165.

[37] Simon, Jean-Paul. « L’émergence des écosystèmes de contenus numériques en Chine. Le rôle des sociétés de l’internet et des jeux vidéo », Réseaux, vol. 224, no. 6, 2020, pp. 225-255.

[38] Drouvot, Hubert, Verna, Gérard. « L’exemple brésilien », Les politiques de développement technologique, pp.137-165.

[39] Simon, Jean-Paul. « L’émergence des écosystèmes de contenus numériques en Chine. Le rôle des sociétés de l’internet et des jeux vidéo », Réseaux, vol. 224, no. 6, 2020, pp. 225-255.

[40] Ricardo, David. « On the Principles of Political Economy and Taxation » 1817.

[41] Péléraux, Hervé, et Mathieu Plane. « 5 / Le tissu productif en France », Éric Heyer éd., L’économie française 2024. La Découverte, 2023, pp. 57-69.

[42] Cattaruzza, Amaël, et Kévin Limonier. « Chapitre 2. Le territoire entre jeux de pouvoir et représentations », , Introduction à la géopolitique. avec la collaboration de Limonier Kévin. Armand Colin, 2019, pp. 56-83.

[43] Guiffard, Jonathan. « L’Ukraine, un allié essentiel à la protection du territoire numérique américain », Hérodote, vol. 190-191, no. 3-4, 2023, pp. 63-77.

[44] Cattaruzza, Amaël. « Vers une géopolitique numérique », Constructif, vol. 60, no. 3, 2021, pp. 46-50.

[45] Cattaruzza, Amaël, et Kévin Limonier. « Chapitre 6. Le cyberespace, nouveau lieu de conflictualités géopolitiques », , Introduction à la géopolitique. avec la collaboration de Limonier Kévin. Armand Colin, 2019, pp. 188-211.

[46] Sanger E., David. « Obama Order sped up wave of cyberattacks against Iran » The New-York Times, le 1 juin 2012.

[47] Michaël Szadkowski, « Que sait-on des hackeurs de Sony Pictures ? », Le Monde, le 19 décembre 2014.

[48] Estecahandy, Hugo. « Entre tensions électriques et géopolitiques : les enjeux énergétiques et de ressources en Asie centrale au prisme du minage de cryptomonnaies », Hérodote, vol. 188, no. 1, 2023, pp. 91-107.

[49] Giblin, Béatrice. « Géopolitique des ressources naturelles », Hérodote, vol. 188, no. 1, 2023, pp. 3-9.

[50] Hervieu, Sébastien. « En intégrant l’Afrique du Sud, les BRIC s’affirment comme un club politique des pays émergents. » Le Monde, le 14 avril 2011.

[51] Seni, Nora. « Russie-Turquie, une complicité toxique », Hérodote, vol. 190-191, no. 3-4, 2023, pp. 159-169.

[52] Saint-Mézard, Isabelle. « La Chine et l’Inde face à la guerre en Ukraine : jusqu’où soutenir la Russie ? », Hérodote, vol. 190-191, no. 3-4, 2023, pp. 223-235.

[53] Creti, Anna, et Patrice Geoffron. « II/ Vers des échanges d’énergie « entre amis » ? », CEPII éd., L’économie mondiale 2024. La Découverte, 2023, pp. 29-42.

[54] « Étude de cas - Positionnements et influences sur le marché des réseaux électriques intelligents », Christian Harbulot éd., Manuel d’intelligence économique. Presses Universitaires de France, 2012, pp. 163-174.

[55] Maréchal, Jean-Paul. « La politique climatique chinoise et les petits États insulaires », Outre-Terre, vol. 60-61, no. 1-2, 2022, pp. 278-292.

[56] Garric, Audrey. « Donald Trump engage le retrait officiel des États-Unis de l’accord de Paris sur le climat » Le Monde, le 4 novembre 2019.

[57] « Le Nucléaire en chiffres. » EDF, 2019.

[58] Oulkebous, Leila. « Enjeux géopolitiques autour du partage et du contrôle de trois grands fleuves transfrontaliers en Asie du Sud (Gange, Indus et Brahmapoutre) », Hérodote, vol. 188, no. 1, 2023, pp. 73-89.

[59] Bensidoun, Isabelle, et Thomas Grjebine. « I/ Vue d’ensemble : l’économie mondiale en phase de reconfigurations », CEPII éd., L’économie mondiale 2024. La Découverte, 2023, pp. 7-27.

[60] The White House « Building a Clean Energy Economy – A guidebook to the Inflation Reduction Act’s investments in Clean Energy and Climate Action », CleanEnergy.gov, Janvier 2023.

[61] Cattan, Raphaël. « Inflation Reduction Act : « L’Europe risque de faire face à un déficit de compétitivité dans la production des composants clés de la transition énergétique » » Le Monde, le 31 août 2023.

[62] Olivier, Arthur. « L’énergie dans l’Union européenne. » Toutel’europe.eu, le 3 octobre 2023.

[63] Commission Européenne « Le pacte vert pour l’Europe », le 11 décembre 2019.

[64] Couppey-Soubeyran, Jézabel, et Wojtek Kalinowski. « VII/ Financement de la transition écologique : où est le problème ? », CEPII éd., L’économie mondiale 2024. La Découverte, 2023, pp. 101-117.

[65] Mollier-Sabet, Louis. « La (co)dépendance énergétique de l’Europe et de la Russie en chiffres. » Public Sénat, le 9 mars 2022.

[66] Communication from the commission. « REPowerEU Plan. », le 18 mai 2022.

[67] Cattaruzza, Amaël. « Vers une géopolitique numérique », Constructif, vol. 60, no. 3, 2021, pp. 46-50.

[68] Cattaruzza, Amaël. « Géopolitique des flux de données », , Géopolitique des données numériques. Pouvoir et conflits à l’heure du Big Data, sous la direction de Cattaruzza Amaël. Le Cavalier Bleu, 2019, pp. 83-95.

[69] Ogier, Thierry. « Petrobras espionné par les États-Unis », Les Échos, le 17 septembre 2013.

[70] Soares, Marcelo. « WikiLeaked cable says 2009 brazilian blackout wasn’t hackers, either. », Wired, le 6 décembre 2010.

[71] Israel, Esteban, Boadle, Anthony. « Hacker group threatens cyber-attack on World Cup sponsors-source » Reuters, le 30 mai 2014.

[72] « Résolution 69/166 Le droit à la vie privée à l’ère numérique », Nations Unies, le 18 décembre 2014.

[73] « 1 - Les stratégies d’accroissement de puissance des États », Christian Harbulot éd., Manuel d’intelligence économique. Presses Universitaires de France, 2012, pp. 17-36.

[74] O. Zajec, « Actualité et réalité du collier de perles », in Monde chinois n° 18, Paris, Choiseul, été 2009, p. 59-67.

[75] Landrin, Sophie. « Le dialogue s’enlise entre la Chine et l’Inde sur leur conflit dans l’Himalaya. », Le Monde, le 29 avril 2023.

[76] Palle, Angélique. « La stratégie énergétique chinoise et ses échelles, résoudre par l’échelle internationale un paradoxe interne », Hérodote, vol. 188, no. 1, 2023, pp. 193-205.

[77] Salah, Rania. « Route de la soie numérique - Géostratégie des câbles sous-marins », La BRI dans l’Espace, OFNRS, 2021.

[78] « 2 - La guerre des ressources », Christian Harbulot éd., Manuel d’intelligence économique. Presses Universitaires de France, 2012, pp. 37-52.

[79] Kölbel, Léna, Kölbel, Thomas, Herrmann, Laura, Kaymakci, Elif, Ghergut, Poirel, Arnaud, Schneider, Jochen « Lithium extraction from geothermal brines in the Upper Rhine Graben : A case study of potential and current state of the art » Hydrometallurgy, Elsevier, Août 2023.

[80] Danino-Perraud, Raphaël, Solène Rey-Coquais, et Audrey Sérandour. « Enjeux miniers de la transition énergétique : l’exemple de la production du cuivre et du lithium au Chili », Hérodote, vol. 188, no. 1, 2023, pp. 153-172.

[81] Danino-Perraud, Raphaël, Solène Rey-Coquais, et Audrey Sérandour. « Enjeux miniers de la transition énergétique : l’exemple de la production du cuivre et du lithium au Chili », Hérodote, vol. 188, no. 1, 2023, pp. 153-172.

[82] « Minerals Security Partnership » U.S Department of States, 2022.

[83] Bros, Aurélie. « L’Arctique : le nouvel Eldorado énergétique russe ? », Revue Défense Nationale, vol. 808, no. 3, 2018, pp. 93-99.

[84] Amsellem, David. « De l’importance de bien cartographier les enjeux énergétiques : retour d’expérience », Hérodote, vol. 188, no. 1, 2023, pp. 27-40.

[85] Cattaruzza, Amaël. « Géopolitique des flux de données », , Géopolitique des données numériques. Pouvoir et conflits à l’heure du Big Data, sous la direction de Cattaruzza Amaël. Le Cavalier Bleu, 2019, pp. 83-95.

[86] Commission Européenne « Loi sur les données », 28 juin 2023.

[87] « Le Montana devient le premier État américain à interdire Tiktok » Le Monde, 18 mai 2023.

[88] Marquet, Clément. « Amaël CATTARUZZA, Géopolitique des données numériques. Pouvoir et confits à l’heure du Big Data, Paris, Le Cavalier Bleu, 2019, 174 p. », Réseaux, vol. 232-233, no. 2-3, 2022, pp. 298-301.

[89] Amsellem, David. « De l’importance de bien cartographier les enjeux énergétiques : retour d’expérience », Hérodote, vol. 188, no. 1, 2023, pp. 27-40.

[90] « 5 - La guerre des monnaies », Christian Harbulot éd., Manuel d’intelligence économique. Presses Universitaires de France, 2012, pp. 83-92.

[91] Grjebine, Thomas, et Jérôme Héricourt. « III/ Les dilemmes d’une réindustrialisation (verte) en économie ouverte », CEPII éd., L’économie mondiale 2024. La Découverte, 2023, pp. 43-58.

[92] « Introduction - Pourquoi l’intelligence économique ? », Christian Harbulot éd., Manuel d’intelligence économique. Presses Universitaires de France, 2012, pp. 5-16.

[93] « Arcelor-Mittal, les enjeux d’une fusion » Le Monde, le 28 juin 2006.

[94] « Tala Steel a remporté les enchères pour le rachat de Corus », Le Monde, le 31 janvier 2007.

[95] Cattaruzza, Amaël. « Géopolitique des flux de données », , Géopolitique des données numériques. Pouvoir et conflits à l’heure du Big Data, sous la direction de Cattaruzza Amaël. Le Cavalier Bleu, 2019, pp. 83-95.

[96] Zuboff, Shoshana. « L’Âge du capitalisme de surveillance » Chapitre 14 - Une utopie de la certitude, Campus, 2018.

[97] Lazer, David, Kennedy, Ryan, King, Gary, Vespignani Alessandro. « The parable of Google Flu : Traps in Big Data Analysis », Science, le 14 mars 2014.

[98] « Cambridge Analytica : 87 millions de comptes Facebook concernés. ». Le Monde, le 4 avril 2018.

[99] Zuboff, Shoshana. « L’Âge du capitalisme de surveillance » Chapitre 14 - Une utopie de la certitude, Campus, 2018.