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Philippe Rygiel

Le temps des migrations blanches

Migrer en Occident (1850-1950)

présentation de l'éditeur

Philippe RYGIEL, Le temps des migrations blanches - Migrer en Occident (1850-1950) . Paris : Aux lieux d’être, 2007.

Paru le : mai 2007 - Éditeur : Aux lieux d’être, Paris - Reliure : Broché - Format : 110x190 - Description : 208 pages- ISBN 978-2-916063-29-4 - - Prix : 14,50 €

A lire sur TERRA : le résumé, la table des matières, le chapitre 6 en texte intégral

Mots clefs

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Lire en ligne le chapitre 6 "Flux et exodes de l’entre-deux-guerres"
Avec l’aimable autorisation de l’auteur

Après guerre, les grands courants migratoires transocéaniques perdent de l’importance, sans toutefois disparaître. Si les États-Unis ont fermé leurs portes, il en est de même de bien des anciens pays neufs. À l’échelle de l’Europe, le grand mouvement d’est en ouest, de l’empire russe vers les terres allemandes, s’est, lui aussi, interrompu. La mobilité interne, enfin, apparaît, au moins dans les cas français et allemands, elle aussi en recul. Il ne faut pas en conclure cependant que les populations européennes se sont immobilisées. De nouvelles routes migratoires sont apparues ou se trouvent empruntées par des populations plus nombreuses, et les soubresauts politiques de l’Europe conduisent à l’exil des millions de personnes. (...)

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L’auteur :

Philippe Rygiel est maître de conférences d’histoire contemporaine à l’université Paris I-Panthéon Sorbonne, membre du Centre d’histoire sociale du xxe siècle (Paris I/CNRS) et de l’équipe Réseaux Savoirs Territoires (ENS). Il a publié chez Aux lieux d’être Le Bon grain et l’ivraie. La sélection des migrants en Occident, 1880-1939.

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PRESENTATION :

Philippe Rygiel analyse les migrations internationales qui affectèrent l’Amérique du Nord et l’Europe du Nord-Ouest, du milieu du xixe siècle jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale. Tout en décrivant la cartographie des migrations et en faisant le point sur l’histoire des systèmes de contrôle, ce livre accorde une large place à l’expérience des migrants.

Cette synthèse claire sur un sujet complexe permet de réfléchir à la fois à la genèse des systèmes migratoires contemporains et de leur régulation que de s’interroger sur ce que les migrations contemporaines ont de spécifique. Cet ouvrage contribue à la compréhension du monde contemporain en mettant à mal quelques évidences, telle celle qui veut que les migrants blancs et européens des siècles passés furent bien accueillis par les sociétés qu’ils rejoignirent et y trouvèrent facilement et rapidement leur place.

Le livre sur le site de l’éditeur :CLIQUEZ ICI

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TABLE DES MATIERES :

Introduction

Chapitre 1
Morphologie des migrations et des populations migrantes

Chapitre 2
Les déterminants de la migration

Chapitre 3
Vies en migration

Chapitre 4
Vers une immigration régulée

Chapitre 5
Assimilation et intégration des populations immigrées

Chapitre 6
Flux et exodes de l’entre-deux-guerres

Conclusion

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Chapitre 6 ,
Flux et exodes de l’entre-deux-guerres.

Après guerre, les grands courants migratoires transocéaniques perdent de l’importance, sans toutefois disparaître. Si les États-Unis ont fermé leurs portes, il en est de même de bien des anciens pays neufs. À l’échelle de l’Europe, le grand mouvement d’est en ouest, de l’empire russe vers les terres allemandes, s’est, lui aussi, interrompu. La mobilité interne, enfin, apparaît, au moins dans les cas français et allemands [1], elle aussi en recul. Il ne faut pas en conclure cependant que les populations européennes se sont immobilisées. De nouvelles routes migratoires sont apparues ou se trouvent empruntées par des populations plus nombreuses, et les soubresauts politiques de l’Europe conduisent à l’exil des millions de personnes.

La viscosité du monde

La France fait exception à la règle qui veut que les anciens pays d’immigration accueillent désormais des nouveaux venus en moins grand nombre. Les facteurs structurels qui avaient fait de la France un pays d’immigration au xixe siècle demeurent. Leurs effets sont renforcés par la guerre, la croissance des années vingt et les besoins de la reconstruction. L’essentiel des combats s’est déroulé en France : il faut donc remettre en état les installations industrielles, les mines, reconstruire les maisons et les édifices publics, déminer et remettre en culture les champs. La main-d’œuvre manque, d’autant que le pays a perdu un million et demi d’habitants, pour la plupart de jeunes hommes et que les blessés et les mutilés, partiellement ou totalement inaptes au travail, sont nombreux. Les grandes entreprises industrielles et les représentants du secteur agricole mettent en place, sous la houlette de l’État, un ambitieux programme de recrutement. Les conventions signées avec plusieurs pays fournisseurs permettent d’implanter des centres de recrutement à l’étranger, qui mènent d’actives campagnes d’information et sélectionnent sur place les candidats au départ. Pour des raisons qui tiennent à la désastreuse situation économique, que connaît ce pays après guerre, et aux liens étroits qu’entretiennent Paris et Varsovie, capitale d’un pays que, côté français, on considère à la fois comme un rempart contre le bolchevisme et un possible allié de revers lors du prochain conflit franco-allemand, la Pologne fournit la masse des nouveaux entrants, plus de 500 000 Polonais sont recensés en France en 1931 alors qu’ils étaient moins de 50 000 en 1921. Plusieurs centres de recrutement sont implantés sur le territoire polonais. Les candidats à l’émigration, jugés les plus aptes au travail agricole, ou capables de devenir des manœuvres vigoureux, y sont pourvus d’un contrat de travail qui les lie pour un an à une entreprise française, ou à un fermier. Après un long voyage en train ou, plus rarement, par bateau, ils arrivent au centre de recrutement de Toul, où ils subissent une nouvelle batterie de tests médicaux. Certifiés en bonne santé, douchés, désinfectés, ils sont ensuite expédiés à leur employeur, porteurs parfois d’une pancarte ou d’une affichette qui indique leur destination. À l’arrivée, ils découvrent un lieu dont, la plupart du temps, ils ne connaissaient pas l’existence, ni ne soupçonnaient les exigences [2].

Si les formes de cette migration la distinguent des migrations antérieures, parce qu’elle est collective, organisée et réglée par un accord entre États, il ne faut pas surestimer les éléments de rupture qu’elle introduit. D’une part, une immigration spontanée subsiste, amenant en France des Italiens ou des Espagnols, qui viennent rejoindre un parent, un voisin, un ami. Les Italiens, qui étaient 450 000 en 1921, sont un peu plus de 800 000 en 1931, toutes les régions de grande industrie ont désormais leurs colonies italiennes et ils sont nombreux dans les campagnes du Sud-Ouest.

De nouvelles chaînes migratoires émergent, qui relient, comme par le passé, un village à un quartier ou à une entreprise. C’est le cas par exemple des Italiens de Castel del Monte, que nous retrouvons nombreux à Fenain dans le Nord [3]. À Moutiers, en Lorraine, ce sont des hommes venus de la région d’Idrija, sous contrôle italien après la guerre, qui forment le noyau de la petite colonie slovène, l’un d’eux remarque :

  • « Quand je suis arrivé ici en 1929, nous étions environ trente jeunes hommes à Moutiers […]. Nous étions tous issus d’un même nid : Godovic, Medvedje Brdo, Ledine […]. Nous nous connaissions déjà auparavant [4]. »

D’autre part, même les immigrés venus dans le cadre d’une immigration organisée et répartis au hasard des premiers contrats vont rapidement mettre sur pied des filières et des réseaux permettant d’appeler auprès de soi proches et parents. Cela se fait parfois par le jeu de la recommandation de proches auprès de l’employeur, qui peut faire venir un individu nommément désigné par les canaux de l’immigration organisée, pratique fréquente parce qu’elle évite à l’employeur les frais de recherche et de sélection de main-d’œuvre et parce qu’elle fait du salarié son obligé, tout en lui offrant un moyen de pression sur tout un groupe familial. Cela peut aussi se traduire par une rapide rupture du contrat qui lie les nouveaux arrivants à leur premier employeur. Ils sont nombreux, après quelques jours, à quitter celui-ci pour gagner une localité que les informations recueillies désignent comme plus prometteuse, que le travail y soit moins pénible ou les salaires meilleurs, ou bien encore qu’ils puissent y rejoindre de la famille ou des connaissances. L’usine métallurgique de Rosières dans le Cher, faisant largement appel durant les années vingt à l’immigration polonaise, ne parvient ainsi à retenir qu’une minorité des travailleurs qui lui sont affectés. Plus de 65 % d’entre eux la quittent moins d’un an après leur embauche [5]. Le cas n’est pas isolé, les mines du bassin de Decazeville dans l’Aveyron sont elles aussi confrontées à l’évaporation fréquente des ouvriers étrangers. En août 1929 la direction de la mine de la vieille montagne écrit aux responsables du dépôt de main-d’œuvre étrangère de Perpignan que, sur les quinze ouvriers espagnols recrutés le mois précédent, « un seul reste au service de la Vieille- Montagne. Trois ont quitté le convoi à Perpignan même, quatre sont partis de Viviez le 17 juillet sans se présenter au travail, un a été arrêté par la gendarmerie et six ont rompu leur contrat de travail » [6].

Il faut apporter deux nuances à ce constat d’une exception française. Tout d’abord, le pays, confronté à la crise des années trente, ferme à son tour ses portes, même si cela ne se traduit pas par un arrêt des entrées, mais par une diminution de leur nombre. Alors que plus de 220 000 entrées sont comptabilisées pour la seule année 1930, moins de 70 000 sont recensées en 1932, dont 57 000 pour le compte du secteur agricole [7]. Jusqu’à la veille de la guerre, en effet, le lobby agrarien parvient à obtenir l’autorisation de continuer à recruter des ouvriers agricoles. Simultanément, les autorités françaises tentent de provoquer le départ d’une partie des ouvriers arrivés durant la décennie précédente, et rendent le renouvellement des cartes d’identité de travailleurs, qui valent permis de séjour, plus difficile. Les entreprises sont fermement invitées à se défaire de leurs employés étrangers et à fournir aux préfectures les listes des ouvriers licenciés, afin que celles-ci puissent organiser leur rapatriement [8]. Les expulsions se multiplient et il suffit parfois d’être chômeur pour menacer l’ordre public et se voir intimer l’ordre de quitter le territoire national. Garabed G., un Arménien vivant à Marseille, qui ne peut présenter de documents en règle aux forces de police en 1932, se voit ainsi dans l’obligation de quitter le pays, car non seulement il n’a pas de domicile connu, mais encore travaille « au hasard de l’embauche » [9]. Ce durcissement en temps de crise n’est pas une spécificité française. Nous en observons les effets aux États-Unis, les autorités fédérales provoquant le départ de près d’un million de Mexicains, dont certains étaient parfaitement en règle, voire citoyens américains [10], mais aussi en Belgique en Suisse ou au Canada où les services de l’État procèdent à des expulsions dont les conditions ne respectent pas les termes légaux [11].

Ensuite, si la France demeure un pays d’immigration massive durant cette époque et enregistre plus d’entrées encore que durant la période précédente, c’est également vrai de plusieurs petits pays du nord de l’Europe, en particulier de la Belgique, du Luxembourg, de la Suisse et du Danemark, vers lequel se dirige alors un nombre non négligeable de travailleurs allemands. De même l’Angleterre, dont l’économie n’est pourtant pas florissante durant les années vingt, continuet- elle d’attirer les Irlandais. C’est en fait toute l’Europe du Nord-Ouest, à l’exception notable de l’Allemagne – encore celle-ci est-elle contrainte de négocier en 1936 avec la Pologne un accord lui permettant d’importer la main-d’œuvre dont elle a besoin [12] – qui demeure, durant les années vingt, une zone attractive pour les migrants, la France ne se distinguant que par l’importance des effectifs qu’absorbe son économie.

Si la crise économique pousse la plupart des États à fermer leurs frontières, elle ne met pas fin aux mouvements de population, dont certains sont liés aux violences politiques qui se déchaînent en Europe. Opposer cependant les migrants économiques des années vingt aux réfugiés politiques de la fin des années trente constitue une simplification commode, mais réductrice. Facteurs économiques et politiques alimentent conjointement certains des courants migratoires de la première période. C’est le cas pour les migrants italiens qui se rendent en France ou en Belgique, malgré les restrictions posées par l’Italie fasciste à l’émigration à partir de 1926. C’est également vrai des juifs d’Europe de l’Est, attirés par les perspectives économiques offertes par la France, ou désireux d’accéder à la modernité, mais fuyant aussi les politiques répressives mises en place par la Roumanie, la Pologne ou la Hongrie, érigeant en élément d’une nationalisation des populations un antisémitisme d’État qui précipite de nombreux départs [13].

Les plus brutaux et les plus désespérés de ces exodes sont cependant encore à venir lorsque s’ouvre la crise économique. Celle-ci facilite l’ascension du parti nazi, qui, parvenu au pouvoir, élimine les opposants politiques et conformément à une doctrine ouvertement raciste, fait des juifs des citoyens de seconde zone, avant de s’emparer de l’Autriche puis d’une bonne partie de la Tchécoslovaquie. Des centaines de milliers d’individus, militants de partis démocratiques, juifs ou opposants au régime, fuient les persécutions. Pour ceux qui parviennent à quitter les territoires sous contrôle nazi commencent souvent de pénibles années d’errance. Ils ne sont en effet les bienvenus nulle part. La France se méfie de ces Allemands, d’autant que les juifs et les communistes sont nombreux parmi eux. L’administration cherche à les décourager de venir y chercher refuge, ou les pousse à poursuivre leur route en leur fermant l’accès au marché du travail [14], avant, selon Vicky Caron, de renoncer même à la prétention d’être un pays d’asile [15]. L’Angleterre, le Canada [16], les États- Unis, pour des raisons similaires, ne montrent guère d’empressement à leur offrir l’asile, même si certains parviennent, après l’effondrement français, à gagner l’Amérique ou l’Angleterre. Klaus J. Bade estime que 500 000 personnes ont fui les territoires nazifiés avant guerre, dont 330 000 venant d’Allemagne, 150 000 d’Autriche et 25 000 des Sudètes. Si beaucoup transitent par les pays frontaliers, et fréquemment la France, la majorité a pour destination finale le monde anglo-saxon, 48 % se seraient rendus aux États-Unis [17]. Les plus malchanceux, souvent les plus démunis, se trouveront en 1939 dans les geôles françaises, avant d’être livrés par les autorités de Vichy à la machine nazie.

S’il est, lui aussi, provoqué par la victoire d’une dictature d’extrême droite, l’exode espagnol est d’une autre nature. La population qui fuit l’Allemagne nazie comporte une forte proportion d’intellectuels, de militants et d’artistes, 7 % auraient occupé, avant leur départ, un poste universitaire [18], plus de 1 000 des 8 000 universitaires allemands en poste en 1931- 1932 ayant quitté le pays avant le début de la seconde guerre mondiale [19]. Après la guerre d’Espagne, c’est une armée en déroute qui franchit les frontières françaises. D’après Javier Rubio, environ un demimillion d’Espagnols, combattants républicains et civils chassés par les combats confondus, entrent en France entre 1936 et 1939 [20]. « Jamais […] la France n’a accueilli sur son sol un exode aussi massif et soudain [21]. »

Prises au dépourvu par la rapidité de l’effondrement final de la République espagnole, surprises par le nombre de ces hommes et de ces femmes en fuite, méfiantes aussi car ce flot charrie nombre de communistes et d’anarchistes, les autorités françaises hésitent et improvisent, soucieuses avant tout de préserver l’intérêt national et de favoriser le retour rapide du plus grand nombre possible de réfugiés. La frontière contre laquelle se pressent depuis plusieurs jours, dans le froid et la pluie, des foules énormes est ouverte à tous le 5 février 1939. Sous bonne garde, la plupart des rescapés sont acheminés vers les camps de concentration de Saint-Cyprien et d’Argelès-surmer. Sur cette plage déserte, on commence par placer des poteaux et fixer des barbelés. Interdits de sortie, soumis à une surveillance militaire, les réfugiés en sont d’abord réduits à « creuser des trous dans le sable pour se protéger comme ils le peuvent des intempéries » [22] et les décès sont nombreux. Ce dernier exode massif d’avant-guerre rappelle ceux des lendemains de la première guerre mondiale et annonce ceux de l’après seconde guerre mondiale, qui clôt une période durant laquelle les principaux mouvements internes à l’économie atlantique sont le fait de migrants européens. Une séquence centenaire, que l’on peut opposer en amont aux temps de la colonisation du nouveau monde, de la traite et de l’esclavage, en aval à la mondialisation des flux migratoires aboutissant en Occident, se termine alors. En dresser un bilan revient à s’interroger sur les transformations induites par ces mouvements.

NOTES

[1] Steve Hochstadt, « Migration and Industrialization in Germany, 1815-1977 », Social Science History, vol. V, n° 4, automne 1981, p. 453.

[2] . Ponty, 1988.

[3] 2004, p. 91-93.

[4] Marie Pislar Fernandez, Slovènes en Lorraine du fer (1919-1939), Institut za Slovensko Izseljenstvo zrc sazu, Ljublajana, 2004, p. 217

[5] Philippe Rygiel, « La formation de la colonie polonaise de Rosières », Cahiers d’histoire et d’archéologie du Berry, n° 129, 1997, p. 47.

[6] . Cité in Marie-Line Montbroussous, Histoire d’une intégration réussie. Les Espagnols dans le bassin de Decazeville, Rouergue, 1995, Rodez, p. 68.

[7] Schor, p. 58 et 124.

[8] Frey, 2003.

[9] Lewis, « The Strangeness of Foreigners. Policing Migration and Nation in Interwar Marseille », 2004, p. 86.

[10] Francisco E. Balderrama et Raymond Rodriguez, Decade of Betrayal : Mexican Repatriation in the 1930s, University of New Mexico Press, Albuquerque, 2006 (1re édition : 1995).

[11] Barbara Roberts, Whence They Came. Deportation from Canada1900-1935, University of Ottawa Press, Ottawa, 1988.

[12] Hoerder, 2002, p. 469.

[13] Didier Epelbaum, Les Enfants de papier. Les Juifs de Pologne immigrés en France jusqu’en 1940, Grasset, Paris, 2002.

[14] Claire Zalc, « Des réfugiés aux indésirables : les pouvoirs publics français face aux émigrés du troisième Reich », in Éric Guichard et Gérard Noiriel, Construction des nationalités et immigration dans la France contemporaine, Presses de l’École Normale Supérieure, Paris, 1997, p. 259-274.

[15] Vicki Caron, Uneasy Asylum : France and the Jewish Refugee Crisis, 1933-1942, Stanford University Press, Stanford, 1999.

[16] Abella Irving et Harold Troper, None is too many – Canada and the Jews of Europe 1933-1948, Key Porter Books, Toronto, 2000.

[17] Klaus J. Bade, « Transatlantic Emigration and Continental Immigration : the German Experience Past and Present » in Klaus J. Bade, Population, Labour and Migration in 19th and 20th Century Germany, Berg, Leamington Spa, Hambourg, New-York,1987, p. 141

[18] Bade « Transatlantic Emigration and Continental Immigration 1987, p. 140.

[19] Jean Philippe Mathieu, « Sur l’émigration des universitaires », in Gilbert Badia et al, Les Bannis de Hitler, Études et documentation internationales et Presses Universitaires de Vincennes, Paris, 1984, p. 133-162.

[20] Javier Rubio, « La population espagnole en France : flux et permanences », in Pierre Milza et Denis Peschanski, Exils et migration. Italiens et Espagnols en France, 1938, 1946, L’Harmattan, Paris, 1994, p. 39.

[21] Geneviève Dreyfus-Armand, L’Exil des républicains espagnols en France, Albin Michel, Paris, 1999, p. 19.

[22] Dreyfus-Armand, 1999, p. 62.