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Présentation de l’atelier "Sociologie des migrations et production de l’altérité" (AFS-RT2 2006)

Marc Bernardot
Milena Doytcheva
Matteo Sanfilippo
Marc Bernardot est Professeur de sociologie à Aix Marseille Université (PR1) au département de sociologie (ALLSH) et directeur du Centre méditerranéen de sociologie, de science politique et d’histoire (MESOPOLHIS) UMR 7064 (AMU, SPXAix, CNRS). Il assure la responsabilité de l’axe 2 du MESOPOLHIS "Migrations, mobilités, circulations". Il est référent (...)
Milena Doytcheva est maître de conférence en sociologie à l’Université de Lille 3 – CeRIES. Ses travaux portent sur la prise en compte de l’ethnicité dans les politiques publiques. Elle a récemment publié Une discrimination positive à la française ? Ethnicité et territoire dans les politiques de la ville, Paris, la Découverte, 2007. Le Multiculturalisme, (...)
Matteo Sanfilippo est historien, à l’Université della Tuscia en Italie.

citation

Marc Bernardot, Milena Doytcheva, Matteo Sanfilippo, "Présentation de l’atelier "Sociologie des migrations et production de l’altérité" (AFS-RT2 2006) ", REVUE Asylon(s), N°5, septembre 2008

ISBN : 979-10-95908-09-8 9791095908098, Palestiniens en / hors camps., url de référence: http://www.reseau-terra.eu/article813.html

résumé

Ces articles sont issus des communications au II eme congrès de l’association française de sociologie (AFS), Réseau thématique 2, Sociologie des migrations et production de l’altérité, session 2 (5-6 septembre 2006, Bordeaux). Responsables : Marc Bernardot, Milena Doytcheva, Isabelle Rigoni. Cet atelier se proposait d’explorer les transformations simultanées des politiques publiques, des logiques économiques et des sociétés civiles en lien avec les mouvements de populations, l’immigration et l’intégration. Deux axes ont été privilégiés : (...) LIRE LA SUITE

Mots clefs

1. Les nouvelles institutions de traitement de l’immigration

Depuis le début des années 1990, les politiques de gestion des flux migratoires et de prise en charge des migrants connaissent des mutations importantes, prolongeant les logiques de contrôle amorcées dans les années 1960-1970 mais considérablement renforcées à la faveur du contexte géopolitique international depuis 2001 et complexifiées par l’émergence et la confirmation d’une politique européenne sécuritaire. En France, les institutions chargées de la gestion de l’immigration sont progressivement transformées (le ministère de l’Intérieur vient ainsi de reprendre des missions longtemps confiées à des ministères sociaux), certaines disparaissent, fusionnées dans des entités plus larges. Leurs missions sont réorientées vers d’autres publics (les demandeurs d’asile assimilés de plus en plus aux migrants) mais surtout vers les nationaux qui, plus que les étrangers, sont aujourd’hui la cible des politiques publiques de lutte contre les discriminations et des politiques de la mémoire. Certaines missions traditionnellement régaliennes sont privatisées et externalisées en ce qui concerne la gestion des flux par exemple, alors que les questions de sécurité et de déplacement de populations sont de plus en plus confondues. Les contributions ont permis de mieux appréhender les ressorts et les enjeux de ces processus de reconfiguration institutionnelle par des recherches sur l’évolution des organismes publics et l’apparition de nouveaux acteurs privés, l’émergence de nouvelles thématiques et leur inscription sur l’agenda politique.

2. Le nouveau regard du monde social sur les migrations et l’altérité

L’attitude vis-à-vis des étrangers ou des populations perçues comme telles a profondément évolué ces dernières décennies. Pourtant le caractère multiculturel des sociétés européennes est régulièrement remis en question à l’occasion de faits-divers (assassinat de Théo Van Gogh, attentats de Londres, émeutes « raciales » ou « urbaines »…). Nous avions privilégié pour cet axe les travaux évoquant d’une part le renouvellement des cadres de perception et de revendication de l’altérité et de la diversité culturelle et d’autre part les évolutions du débat public en se préoccupant notamment des modes d’argumentation développés par les associations, les intellectuels, les médias, les pouvoirs publics. Quelles sont les conséquences de la montée en puissance des collectivités locales sur les questions de l’intégration et de l’exclusion (ethnicisation, construction de l’autochtone, nouvelles figures menaçantes…) ? Assiste-t-on à un reflux des actions militantes de soutien aux étrangers (par rapport aux migrations dites « irrégulières » ou à la « double peine », après une période d’accroissement de la « visibilité » de ces causes) ? Quelles transformations observe-t-on dans la perception de l’asile ? Quelles formes et enjeux, enfin, pour la « gestion de la diversité » dans l’entreprise (instrumentalisation, marketing ethnique, hiérarchisations), l’investissement des acteurs du marché dans la lutte contre les discriminations (chartes pour la diversité), la visibilité des minorités dans les médias ?

Nous publions ici en hors-dossier quatre articles issus des communications du II eme congrès de l’AFS.

Beate COLLET, Claudine PHILIPPE, Emmanuelle SANTELLI, Emergence de la question du "mariage forcé" dans l’espace public en France. - LIRE

Isabelle CARLES, L’élaboration des politiques publiques de lutte contre les discriminations raciales : trois exemples européens. - LIRE

Gilles FRIGOLI, Extension du domaine de la justice locale. L’asile, entre politique d’immigration et politique sociale. - LIRE

Jane FREEDMAN, Nouvelles mobilisations associatives autour de l’asile politique – le cas des persécutions spécifiques aux femmes. - LIRE