Réseau scientifique de recherche et de publication

[TERRA- Quotidien]

Recueil Alexandries

Collection Recensions

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  • "TIC, colonialité, patriarcat : Société mondialisée, occidentalisée, excessive, accélérée… : quels impacts sur la pensée féministe ? Pistes africaines. - Compte-rendu de l’ouvrage de Joelle Palmeri"

    Saliou Ngom

    Cet ouvrage interroge la politisation/dépolitisation des organisations de femmes et féministes en contexte de mondialisation. Il explore des pistes africaines et en particulier l’Afrique du Sud et le Sénégal. Dépassant les notions de néolibéralisme et de « fracture numérique de genre », l’auteure s’intéresse, à travers les usages des TIC par lesdites organisations, aux facteurs de l’inhibition ou de la genèse de l’action politique et plus particulièrement aux mécanismes de son institutionnalisation. Elle fait ainsi apparaître que les impacts de TIC et les inégalités de genre se conjuguent, aggravent et accélèrent les hiérarchies sociales et paradoxalement peuvent créer des espaces où des savoirs non dominés de genre émergent. Elle dissocie domination et pouvoir. Cet ouvrage introduit alors de nouvelles pistes pour une épistémologie féministe : les sociétés contemporaines, fortement empreintes de connexion numérique, mixent colonialité du pouvoir et patriarcat et ce double système de domination peut faire création épistémique.

  • "Brutalité : pérénités impériales à notre époque - Compte-rendu de l’ouvrage de Ann Laura Stoler"

    Rada Iveković

    Voici un livre qui explore une reconstruction possible de l’épistémologie en vigueur, à la recherche des savoirs alternatifs. Comme beaucoup d’entre nous, Ann Laura Stoler s’intéresse à l’accès aux savoirs construits autrement, en dehors des valeurs de domination affirmées par le capitalisme néo-impérialiste ambiant. Il s’agit d’un livre qui constitue politiquement et philosophiquement son objet à partir d’un matériau anthropologique et historique. L’objet construit et étudié, c’est la continuité et la ténacité des diverses formes de brutalité (duress) entre l’histoire coloniale et l’histoire contemporaine du nouvel impérialisme, ainsi que le décalage temporel et historique bien connu des colonies, qui s’invite dans l’impérialisme actuel.

  • "Une interrogation postcoloniale sur la dette de l’Europe et la crise migratoire - Compte-rendu de l’ouvrage de Ranabir Samaddar"

    Rada Iveković

    Voici, de la plume du politologue Ranabir Samaddar, un livre nécessaire et salutaire pour les lecteurs européens, qu’ils ont intérêt à lire. L’idée d’étudier et de relier par un biais postcolonial stratégique et non-idéologique la relation entre la crise dite migratoire en Europe et la crise financière presque contemporaine (véritablement, le destin de la Grèce) est une idée brillante. Il faut croire qu’il aura fallu un regard décentré, un regard de biais et de l’extérieur pour nous ouvrir les yeux. Ce qui saute aux yeux n’est en effet pas toujours visible vu de trop près. Ranabir Samaddar est professeur émérite de la Chaire sur les migrations et sur les études des migrations forcées du Calcutta Research Group , important institut d’études sociales, historiques et politiques de Calcutta qu’il a cofondé. Il a en effet beaucoup travaillé sur les réfugiés par le passé. Invité régulièrement pour des conférences, séminaires et recherche en Europe, il connaît très bien cette dernière également.

  • "Miroirs anthropologiques et changement urbain. Qui participe à la transformation des quartiers populaires ? - Compte-rendu critique du livre de Barbara Morovich"

    Maya Leclercq

    Dans son ouvrage Miroirs anthropologiques et changement urbain, l’anthropologue Barbara Morovich nous livre une analyse subtile, à la fois épistémologique, méthodologique, ethnographique et engagée sur la question de la rénovation urbaine des quartiers populaires. Par ces différents positionnements sur un même sujet, l’auteure nous en apprend autant sur la question de l’anthropologie urbaine, que sur les jeux de positionnement de l’anthropologue sur son terrain.

  • "L’industrialisation de l’éducation comme processus de concrétisation. Compte-rendu et réflexions théoriques autour du livre : "Industrialiser l’éducation - Anthologie commentée (1913-2012)", Moeglin P. (dir.), PUV, juillet 2016 "

    Nina Helga Lendrin

    « Industrialiser l’éducation » est une anthologie commentée dirigée par Pierre Moeglin et co-rédigée par 22 chercheurs ayant participé au Séminaire Industrialisation de la Formation (Sif). Cet ouvrage permet de découvrir une sélection de 21 auteurs ayant structuré le paradigme de l’industrialisation de l’éducation depuis le début du XXème siècle. Chaque auteur présenté est resitué dans son contexte permettant ainsi la mise en évidence des liens entre la recherche et la société, notamment les institutions internationales auxquelles de nombreux auteurs ont participé. Le choix de l’extrait est également expliqué et son contenu est complété et discuté ; tout cela dans des chapitres courts, regroupés en temps spécifiques, donnant ainsi une réelle dynamique à la lecture. L’objectif de suivre, non les situations de mise en œuvre, mais l’évolution de la référence industrielle, ainsi que la méthode de constitution du corpus, sont également précisés et argumentés dans l’introduction rédigée par Pierre Moeglin.

  • "Les Outre-mer au prisme des Imperial Studies. Réflexions théoriques autour de l’ouvrage collectif “Imperial Debris. On Ruins and Ruination”, Stoler, A. L. (dir.), 2013, Duke University Press"

    Patrick Bruneteaux

    L’ouvrage d’Ann Stoler, Imperial debris : On ruins and ruination, rassemble les travaux d’une dizaine de contributeurs, autour de l’un des effets majeurs de l’impérialisme/colonialisme : le marquage territorial et corporel des violences extrêmes passées et les manifestations toujours présentes de cet héritage très particulier du social à cheval entre la destruction visible et le traumatisme prégnant. Tandis que la recherche parle pudiquement de mémoire du colonialisme d’un point de vue essentiellement cognitif (la transmission dépassionnée est même un enjeu clé des propos), cet ouvrage invite le lecteur à penser une mémoire qui est agissante du fait des traces insistantes de l’ancien bourreau au cœur des « indépendances ».

    The work of Ann Stoler, Imperial debris : On ruins and ruination, gathers the work of a dozen contributors, around one of the major effects of imperialism / colonialism : the territorial and corporeal marking of past extreme violence and the ever-present manifestations of this very particular inheritance of the social between the visible destruction and the significant trauma. While research speaks modestly about the memory of colonialism from an essentially cognitive point of view (dispassionately transmission is even a key issue), this book invites the reader to think of a memory that is active because of the insistent traces of the former executioner at the heart of the "independences".

  • "Présentation et discussion du livre de Meredith Tax, A Road Unforseen"

    Women Fight the Islamic State

    Rada Iveković

    Résumé

    Romancière, militante féministe, essayiste et analyste politique étatsunienne, Meredith Tax aborde dans un livre passionnant l’histoire des Kurdes déchirés entre quatre pays que sont la Turquie, la Syrie, l’Irak, l’Iran (mais le livre ne rend compte de leur condition que dans les deux premiers), l’atroce guerre qui a eu lieu en Syrie avec une focale particulière sur les relations politiques et diplomatiques qui lui sont inhérentes et met l’accent sur l’histoire politique des courageuses combattantes du Rojava — enclave syrienne kurde autonome de facto qui pratique une démocratie inclusive et ne conçoit pas la « sécession ».

    Abstract

    A US novelist, feminist, essayist and political analyst, Meredith Tax signs an exciting book elucidating three main things : a very well-documented history of the Kurds torn between four countries (with emphasis on Syria and the Turkey ; Iraq and Iran, two other countries with Kurdish minorities, are not in this overview) ; a recapping of the atrocious war in Syria with political and diplomatic relations around ; and above all, a hopeful political history of the courageous women fighters of Rojava. This Kurdish enclave in Syria is de facto independent, does not conceive of secession and practices an inclusive, new and quite promising democracy.

  • "Présentation et discussion du livre de Martine Spensky sur le contrôle du corps des femmes et les biopolitiques"

    Le contrôle du corps des femmes dans les Empires coloniaux. Empire, genre et biopolitiques

    Rada Iveković

    The Control of Women’s Bodies and Biopolitics

    Martine Spensky (ed.),

    The control of women’s bodies in colonial empires. Empire, Gender and biopolitics,

    Karthala, Paris, 2015.

    Biopolitics refers to people as living, taken collectively and by processed by statistics in order to be "administered" and "served", but above all controlled, and this under conditions of direct modernity (Western, Metropolitan) as well as "alternative" or "derivative" ones, as is the case with (post) colonial modernities. Note that the book and the interesting conference that was at its origin, report on colonial empires, that is to say, on stories related to Western modernity, stories that, in the eyes of this type of work, are related to the first modern slavery and to gender. It is of course precisely in the settlements (colonies) and concerning women that biopolitics was invented, applying to "docile" or supposedly defenceless bodies, in any case to bodies controlled by means of a new technology of power - biopolitics. Modernity is introduced by the most brutal methods and is itself part of colonisation.

  • "Présentation et discussion du livre de Prasenjit Duara, The Crisis of Global Modernity"

    Rada Iveković

    Ce texte rend compte du livre d’un historien bien connu de la Chine, de l’Asie du sud, et de l’Asie tout court, qui fut jusqu’à récemment le directeur du Asia Research Institute à la National University of Singapore, et qui est maintenant professeur des études d’Asie du sud-est au Trinity College of Arts&Sciences de la Duke University aux Etats-Unis. Son point de départ dans ce livre fut une opposition entre les religions « abrahamiques » méditerranéennes (plus « dures » politiquement, favorisant une transcendance universalisante et centralisante rapportée sur l’Etat) et les grands systèmes philosophiques d’Asie (plus « souples » et faisant immerger la transcendance dans l’immanence), les uns et les autres ayant une grande influence sur la configuration de la nation et de l’Etat national, avec tout ce qui déborde de ce dernier. Duara s’intéresse à l’histoire politique, l’histoire comparée des idées, et toujours à la construction de nos savoirs et leur conditionnement. Mais petit-à-petit au long du livre, l’auteur glisse naturellement vers une relecture de la modernité (des modernités) par rapport aux penchants attribués d’une part aux religions méditerranéennes et de l’autre aux systèmes philosophiques d’Asie. Il constate alors une crise globale de la modernité avec les valeurs (occidentales) qu’elle a implanté et distribué y compris dans le sud global. Il s’intéresse au fait que les systèmes philosophiques ou les ensembles culturels asiatiques (même si on ne peut point les définir ni les enfermer), surtout quant à la pensée ancienne, encouragent, de par leur préférence pour une certaine immanence, beaucoup plus un avenir durable, le maintien d’un environnement vivable et la préservation de la nature. Ainsi passe-t-il d’une lecture de la crise de la modernité partagée à l’esquisse d’un projet pour un avenir durable (sustainable), partagé et vivable.

  • "Compte-rendu de Regards croisés sur l’internet"

    Sous la direction d’Éric Guichard, publié aux Presses de l’enssib, Lyon, coll. « Papiers », 2011, 138 p., ISBN : 9782910227708.

    Marcello Vitali Rosati

    Présentation de l’éditeur :

    L’arrivée de l’internet fait figure de révolution : technologique, intellectuelle, idéologique, sociologique. Cet ouvrage a pour ambition de poser quelques jalons théoriques et historiques : l’internet est une technologie du « temps long », un des avatars des modes de calcul et de pensée connus en Mésopotamie, en Iran, et plus près de nous, de la machine à calculer de Turing ; comme l’imprimerie lors de son invention, l’arrivée de l’internet impose une modification des modes de production de l’écrit, de la pensée et de sa transmission.

    Ce sont ces voies, nouvelles en ce qu’elles ne posent pas l’internet comme une rupture brutale avec toute histoire antérieure, qui sont explorées par Henri Desbois, Éric Guichard, Clarisse Herrenschmidt, Paul Mathias et Philippe Rygiel. Les auteurs sont tous membres fondateurs de l’équipe de recherche Réseaux, Savoirs & Territoires de l’École normale supérieure - Ulm (Paris).

  • "Compte-rendu du livre de Frédéric Piantoni, "Migrants en Guyane" (Actes Sud 2011)"

    Dorothée Serges

    Après un avant-propos de Fabienne Mathurin-Brouard, où est rappelée la position sud-américaine de la Guyane française, la composition de sa population et la voie vers laquelle elle tend : le multiculturalisme, le découpage de son livre propose deux parties partageant équitablement les 174 pages de l’ouvrage. Une première retrace l’histoire et les conditions d’arrivées des migrants en Guyane, une seconde organisée autour de quatre types de portraits et répartissant, équitablement toujours, 56 photographies. Ces quatre portraits-types présentent succinctement des parcours individuels, ceux des quartiers périphériques, le travail des femmes et un dernier sur les frontières Ouest et Est guyanaise.

  • "Vers une pédagogie numérique à l’université ? Compte-rendu et discussion de l’ouvrage « TIC et métiers de l’enseignement supérieur – Emergences, transformations » (nov. 2011)"

    Jérôme Valluy

    Cette recherche aborde une dimension centrale de la vie universitaire où les injonctions à l’utilisation intensive des outils informatiques foisonnent, au rythme des innovations techniques, de la croissance de nouveaux services spécialisés, des effets de mode et des courants politiques internationaux… sans toujours être accompagnées de réflexions approfondies sur le métier et l’apport réel de ces outils à celui-ci. Ce travail devrait donc intéresser l’ensemble des universitaires dans toutes les disciplines.

  • "Traduire les Chines : l’Asie pour règle, l’Europe pour exception. Une lecture d’Aihwa Ong"

    Rada Iveković

    Recension raisonnée des travaux d’Aihwa Ong, anthropologue et sociologue travaillant sur les Chines, les migrations chinoises et asiatiques, la transnationalité et le cosmopolitisme chinois, la dynamique et les connexions transnationales des villes-mondes asiatiques, les migrations et conditions de travail des femmes de différents pays d’Asie, les réseaux à la fois « traditionnels » et nouveaux liés aux nouvelles technologies, aux medias sociaux, au capitalisme cognitif et à l’industrie des savoirs.

  • "Compte-rendu du livre "La relation d’enquête. La sociologie au défi des acteurs faibles" de Jean-Paul Payet, Corinne Rostaing & Frédérique Giuliani (PUR, 2010)."

    Patrick Bruneteaux

    L’ambition de cet ouvrage est d’en finir avec la sociologie de la domination en s’orientant vers une nouvelle approche, celle dite des « publics faibles » : « prisonniers », « prostitués », « publics migrants », « jeunes des cités », « malades », « personnes âgées », etc. La sociologie de la « faiblesse » se situe au cœur de la démonstration, quels que soient les groupes sociaux.

  • "Compte-rendu du livre "Gérer les indésirables - Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire" de Michel Agier (Flammarion, nov. 2008, 350 p)"

    Marc Bernardot

    Au-delà de l’impressionnante somme de matériaux empiriques accumulés depuis la Colombie jusqu’au Soudan et au Kenya en passant par le Libéria, le Sierra Léone et la Palestine, le plus grand mérite de ce texte est selon moi d’offrir une grille d’interprétation du monde des camps reliant les pays du sud et ceux du nord.

  • "Compte-rendu du livre Migrer au féminin de Laurence Roulleau-Berger (Paris, PUF, Coll. la Nature humaine, 2010, 183 p.)"

    Marc Bernardot

    Laurence Roulleau-Berger livre un essai stimulant sur l’expérience des femmes dans la migration, thématique en plein foisonnement, en lien avec les transformations des économies soumises à la globalisation et à d’incessants réagencements entre dispositifs économiques polycentriques.

  • "Frontières, souverainetés, politiques : Mostov, Fraser, Ramet, Mezzadra "

    Rada Iveković

    Julie Mostov, Soft Borders. Rethinking Sovereignty and Democracy, New York, Palgrave Macmillan 2008. Nancy Fraser, Scales of Justice. Reimagining Political Welfare in a Globalizing World, New York, Columbia University 2008. Sabrina P. Ramet, Le Projet libéral et la transformation de la démocratie, Québec, Les Presses de l’Université Laval 2008. (The Liberal Project and the Transformation of Democracy. The Case of East Central Europe, Texas A&M UP, 2007.)

    ... et, ci-après : Sandro Mezzadra, La condizione postcoloniale. Storia e politica nel presente globale, Vérone, Ombre corte 2008.